
Kabalaye le quartier aux multiples couleurs, c’est ici que Marius, jeune homme plein de promesses, a été assassiné. Un drame qui a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Mais que reste-t-il de cette émotion une fois le buzz retombé ?
Larmes, partages frénétiques, puis silence. Le cycle infernal se répète à chaque tragédie. La mort frappe, les familles pleurent, et l’indifférence générale recouvre rapidement les blessures. Le mal perdure, la haine resurgit, et le Tchad saigne de mille maux que l’on découvre – et oublie – à chaque drame. Un cycle malheureusement répétitif.
Le choc initial est suivi d’un flot de réactions prévisibles. Chacun y va de son commentaire, de sa question sans réponse. Mais la douleur sourde et douloureuse des familles endeuillées ne trouve aucun écho dans ce vacarme virtuel. Les images choquantes circulent sans pudeur, le narcissisme s’exprime sans vergogne, et l’hypocrisie règne en maître.
L’indignation, un écran de fumée
Derrière l’indignation collective se cache souvent une réalité plus sombre. L’égoïsme, la lâcheté et le silence assourdissant de ceux qui ne se mobilisent que lorsque le drame touche les leurs. La tribu, la communauté, le clan priment sur l’humain, et l’indignation devient un simple vernis social.
Heureusement, il y a ceux qui agissent dans l’ombre. Ceux qui soutiennent les familles, se battent pour la justice et s’efforcent d’empêcher que de tels drames ne se reproduisent. Des héros discrets qui comprennent la valeur de chaque vie.
A l’exemple de Blaise Tompté, Mateyan Bonheur ou Djo Allamsou, quand la clameur pour Marius s’éteindra, il sera temps de se souvenir, de se rappeler que l’indignation ne suffit pas. Qu’il est temps d’agir, de se battre pour que chaque citoyen puisse vivre et s’épanouir en sécurité. C’est à ce prix que nous honorerons la mémoire des victimes et construirons un avenir meilleur.
L’heure n’est plus à l’indignation stérile, mais à l’action concrète.
Hommage à Marius.
Inspiré par Me Guedeng Ledjebgue Eric