En cette journée du mardi 27 mai 2025, les habitants de Mandakao ont exprimé leur volonté de revivre ensemble, mais appellent le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour résoudre le conflit qui paralyse le canton depuis plusieurs jours.
Vivant en harmonie depuis des décennies, les habitants des villages, hameaux et fericks du canton Mandakao, l’un des huit cantons du département de Dodjé, pointent du doigt l’absence d’actions durables pour apaiser les tensions entre communautés tchadiennes sœurs, unies par l’humanité et l’histoire partagée.
« Nous demandons au gouvernement de régler ça comme il a envoyé une délégation dès le lendemain du massacre de Mandakao. Nous avons pris connaissance de cette volonté du gouvernement tchadien, mais les tensions sont encore vives. Si les autorités ne trouvent pas de solution, répondre à leur attaque meurtrière n’est pas difficile », appelle le médiateur peul Kaftara Oumar Ousmane de l’association Tabia Pulaak’si.
Bien que le canton reste toujours presque vide, les personnes rencontrées ont réaffirmé leur attachement au vivre-ensemble et ont demandé aux autorités de faire de cette tragédie la dernière du genre. Pour eux, l’État, en tant qu’autorité suprême, doit agir pour combler le fossé né du sang versé.
« Nous demandons aux autorités de régler ça. Nous avons la saison des pluies devant nous et nous devons travailler. Sauf que tout le monde a fui en brousse de peur de représailles. Il ne reste que des femmes et enfants et c’est chez le Chef de canton Mandakao, comme vous le voyez, que nous sommes. C’est fait, le mal est fait et les présumés coupables sont arrêtés mais nous, on a peur. Le gouvernement doit trouver une solution », déclare une jeune femme d’une trentaine d’années, rencontrée dans la cour du Chef de canton Mandakao, Mbaiouassem Barthélémy, qui implore lui aussi l’implication du gouvernement.
À ce jour, le canton Mandakao reste largement déserté et tous les regards sont tournés vers les autorités compétentes. Un message revient dans toutes les voix : le désir de paix, d’un retour à la normalité et d’une solution juste et durable.