Dans la ville de N’Djamena, de nombreuses toilettes sans puisard déversent directement leurs eaux usées sur les passerelles. Ce phénomène, de plus en plus courant, pose des problèmes de salubrité publique et affecte la qualité de vie des habitants.
Dans les quartiers de N’Djamena, il n’est pas rare de croiser des passerelles transformées en véritables égouts à ciel ouvert. Les eaux usées provenant des toilettes sans puisard, souvent mélangées aux eaux de bain et d’urine, se déversent directement sur les voies publiques. Un problème qui menace la santé des habitants de la capitale tchadienne.
La prolifération de ces installations sanitaires non réglementées s’explique par plusieurs facteurs. En premier lieu, le coût de la construction de toilettes conformes est exorbitant pour de nombreuses familles qui peinent à trouver deux repas par jour. Pour économiser, certains ménages optent ainsi donc pour des solutions moins couteuses tout en négligeant les normes d’assainissement élémentaires. D’autres, par contre, creusent un petit trou d’un mètre pour recueillir les eaux usées et à la tombée de la nuit, la ressorte pour toujours déverser sur les passerelles. L’on se demande en fin de compte est-ce que le budget total pour construire une maison d’habitation est plus bas que celui de la construction d’un puisard ? Surement pas ! Là où le bât blesse, c’est que l’absence de contrôle et d’encadrement municipal fait que ce faisant va bon train et ce n’est pas sans conséquences.
Sur le plan sanitaire, la stagnation de ces eaux usées attire des insectes et des rongeurs, vecteurs de maladies telles que le choléra, la typhoïde et la dysenterie. Le voisinage est exposé en première ligne. D’abord, aux odeurs nauséabondes et aux risques d’infection, notamment les enfants qui jouent la plupart du temps autour de ces espaces contaminés.
Des solutions existent bien évidemment. L’installation de toilettes écologiques par exemple pour un meilleur traitement des eaux usées. Ce système, bien que plus coûteux, pourrait offrir de nouvelles donnes. En parallèle, il serait nécessaire que les autorités locales renforcent les contrôles pour éviter de nouvelles constructions non réglementées et encourager les habitants à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la santé publique.
Mais sans un plan d’action concret et une prise de conscience collective, N’Djamena continuera de voir ses passerelles transformées en véritables fossés de drainage.
Ousmal Jumelia (Stagiaire)