Le gouvernement tchadien a exprimé ce lundi sa « vive préoccupation » face aux récents propos du président français Emmanuel Macron, jugés méprisants à l’égard de l’Afrique et des Africains. À travers un communiqué officiel, le ministre des affaire étrangères, Abderamane Koulamallah, a rappelé l’attachement historique du Tchad à la France tout en appelant les dirigeants français à davantage de respect envers les sacrifices consentis par le continent africain.
Le Tchad, dans une mise en perspective historique, a souligné son rôle décisif aux côtés de la France lors des deux guerres mondiales, un aspect souvent oublié dans les discours officiels. Le communiqué déplore l’absence de reconnaissance pour les soldats africains qui ont combattu pour la liberté. « Aucun remerciement digne de ce nom n’a été exprimé », souligne le texte.
Le gouvernement tchadien pointe également la contribution limitée de la France au développement structurel du pays au cours des dernières décennies. Si l’armée tchadienne s’est imposée comme l’une des plus solides du continent, cette résilience est attribuée aux sacrifices du peuple tchadien plus qu’à un soutien externe. « La contribution française a souvent été limitée à des intérêts stratégiques propres », accuse le communiqué.
Dans une charge directe contre Emmanuel Macron, N’Djamena invite le président français à se concentrer sur les défis intérieurs de la France plutôt que de « s’en prendre à l’Afrique ». Le peuple tchadien, poursuit le texte, aspire à une souveraineté pleine et entière, fruit de sacrifices passés et d’une volonté affirmée de bâtir un État autonome.
Cette déclaration, rare par son ton critique, illustre la crispation croissante entre certaines nations africaines et la France, sur fond de réajustement des relations postcoloniales. Le Tchad, tout en réaffirmant sa volonté de dialogue, appelle ses partenaires, y compris la France, à « intégrer cette aspiration légitime » dans leur approche du continent.