L’Intelligence Artificielle (IA) considérée comme la nouvelle ou prochaine révolution numérique ne laisse aucun pays en marge. Au Tchad, même si son utilisation n’est pas encore généralisée, il y a lieu de se poser des questions dès à présent afin d’éviter une mauvaise utilisation. C’est dans ce cadre que Le Ndjam Post a accordé une interview à Hamid Khayar Oumar, le fondateur de Chad Innovation, un incubateur numérique.
Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle (IA) ?
L’intelligence artificielle est un domaine de l’informatique qui crée des systèmes capables de réaliser des tâches qui nécessitent normalement l’intelligence humaine. Cela inclut des choses comme la compréhension du langage, la reconnaissance d’images et la prise de décisions. Par exemple, un assistant vocal comme Siri ou Google Assistant est une forme d’IA, car il comprend et répond aux commandes vocales.
Comment appréciez-vous l’utilisation de l’IA au Tchad ?
Au Tchad, l’IA est comme une graine nouvellement plantée avec un grand potentiel de croissance. Elle peut transformer la santé, l’éducation, l’agriculture et la gestion des ressources, mais cela nécessite des efforts pour construire des infrastructures numériques solides, former les gens à ces technologies et créer des politiques adéquates pour gérer les données.
Quels sont les domaines dans lesquels le Tchad a plus besoin de l’IA pour rapidement et mieux se développer ? Et comment cette utilisation doit-elle se faire ?
Dans l’agriculture, pour aider à optimiser la production, par exemple en analysant les données climatiques pour conseiller les agriculteurs sur les meilleures périodes de plantation. Dans la santé pour aider à diagnostiquer des maladies plus rapidement et avec plus de précision, surtout dans les régions où les médecins sont rares et enfin dans l’éducation pour offrir des opportunités d’apprentissage personnalisées, surtout dans les zones où l’accès à l’éducation de qualité est limité. Son utilisation dans ces domaines devrait se faire en veillant à ce que les technologies soient adaptées aux contextes locaux et en formant les populations à ces nouvelles technologies.
Pour certains analystes l’IA constitue également un danger. Pourquoi ?
Comme toute technologie puissante, l’IA a son côté obscur. Elle pourrait empiéter sur notre vie privée, être biaisée, remplacer des emplois humains et créer une dépendance. Ces risques viennent souvent d’une mauvaise compréhension et d’un manque de régulation.
Que faut-il mettre en place pour endiguer ces risques ?
Pour naviguer dans ce nouveau monde avec précaution, il est essentiel d’établir des règles claires, d’éduquer les gens, s’assurer que ses algorithmes sont justes et transparents, d’utiliser les données de manière responsable et de collaborer à l’échelle internationale pour établir des normes d’utilisation de l’IA.
Quels conseils avez-vous pour les utilisateurs de l’IA ?
Restez curieux et informés sur l’IA et ses impacts. Soyez conscients des questions éthiques et des risques de sécurité. Utilisez l’IA de manière responsable, en protégeant vos données personnelles. Continuez à apprendre pour rester compétitifs dans un monde où l’IA est omniprésente et enfin, collaborez et discutez de l’utilisation positive et sûre de l’IA.