Tchad : « Une somme de 10 millions nous a été proposée pour quitter nos chambres d’hôtel et nous autres avons refusé »

Une quarantaine d’anciens politico-militaires, signataires de l’accord de Doha, ont été délogés, ce lundi 08 mai 2023 de leurs chambres d’hôtel à l’ex Ledger Plaza. C’est sur ordre du procureur de la République.

Un réveil cauchemardesque ce lundi pour les ex politico-militaires logés à l’ex hôtel Ledger Plaza de N’Djamena. Un Huissier de justice fait une descente tôt dans la matinée, accompagné de la police judiciaire, pour demander avec instances à chacun des politico-militaires de libérer sa chambre. Sans ambages, leurs bagages ont été mis dehors par la police judiciaire et chambres aussitôt fermées.

Un agent d’hôtel nous renseigne que cela fait 18 mois que ces derniers n’ont versé aucun franc dans le compte de l’hôtel. Ce renvoi, semble-t-il logique, intervient après plusieurs notes du ministre directeur de cabinet du chef de l’État, demandant aux ex rebelles de libérer les chambres d’hôtel.

Interrogé à ce sujet, Ben Aboubacar Kébir, président du Front Optimale pour la Refondation du Tchad (FORT) fait comprendre que le gouvernement est allé très vite au besoin. « Vu ce qui se passe, les principes de l’accord de Doha n’ont pas été respectés. Cet accord stipule notamment que tous les ex politico-militaires seront responsabilisés après la formation du gouvernement et du Conseil National de Transition. Mais à notre grande surprise, une somme de 10 millions nous a été proposée pour quitter nos chambres d’hôtel et nous autres avons refusé », a-t-il indiqué.

Pour sa part, Dr Abdelaziz Kodok du CNRT (Conseil National de Redressement du Tchad) « regrette » la réaction du gouvernement ce lundi. « l’accord de Doha mentionne clairement qu’il n’ y aura aucun acte de violence ni de frustration à l’égard des ex politico-militaires. Le gouvernement de transition ne respecte pas les termes de cet accord et sera seul responsable de ce qui adviendra si la situation n’est pas réglée », déclare le porte-parole des ex politico-militaires logés à l’hôtel.

A l’heure actuelle, les politico-militaires délogés décident unanimement de se rendre au ministère en charge de la réconciliation. « Nous allons siéger au ministère de la réconciliation nationale qui est notre point focal jusqu’à ce qu’une solution idoine soit trouvée », a martelé leur porte parole, Dr Abdelaziz Kodok.

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