Il y a exactement deux ans, le Maréchal Idriss Deby Itno rendait son dernier souffle. Un Conseil Militaire de la Transition (CMT) a été mis en place après le refus du président de l’Assemblée Nationale Haroun Kabadi d’assurer l’intérim. Deux ans après, Le N’Djam Post revient sur les grands faits qui ont marqué cette transition.
Le Conseil Militaire de la Transition (CMT)
Mercredi 21 avril 2021, il est 11 heures passée. A la Télévision nationale, les programmes sont interrompus et un communiqué de l’Etat-major des armées est attendu. Quelques minutes plus tard, 11 généraux en tenues militaires, la mine sereine se présentent. Devant eux, se dresse le général Azem Bermandoa, leur porte-parole. La surprise : « Le maréchal du Tchad Idriss Deby Itno vient de donner son dernier souffle en défendant l’intégrité du territoire», annonce-t-il. Un Conseil Militaire de Transition est mis en place, informe plus loin le porte-parole. Mahamat Idriss Deby Itno sera le président dudit Conseil, par ailleurs président de la République, chef de l’Etat.
Le gouvernement de la transition
Le CMT, aussitôt ayant pris le pouvoir, met en place un gouvernement avec à sa tête un premier ministre, chef du gouvernement, Pahimi Padacke Albert. Ce dernier revient après la suppression de la primature depuis le Forum National Inclusif de 2018. Le gouvernement de la transition est composé de toutes les couches politiques du pays. Le premier gouvernement post-transition est composé de 40 ministres et secrétaires d’Etat. Parmi eux, se trouvent d’anciens rebelles et opposants farouches au feu Maréchal Déby tels que Acheikh Ibn Oumar et Mahamat Ahmat Alhabo.
Le Conseil National de la Transition (CNT)
Le CMT nouvellement mis en place dissout l’Assemblée Nationale. Quelques mois plus tard, un Conseil National de Transition (CNT) a remplacé la représentation nationale. Le nombre de conseillers était au départ de 93. Il sera doublé après la fin du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS). Haroun Kabadi est nommé président du CNT.
Le retour des exilés
Le président de la transition Mahamat Idriss Deby Itno dès sa prise de pouvoir a voulu tendre la main à tous les fils et filles du Tchad exilés. Son souhait ne tombe pas dans les oreilles d’un sourd. Nombre de ces exilés ont répondu à cet appel. L’on peut citer en exemple Makaïla Nguebla, Abel Maïna qui étaient de farouches activistes. Au titre des politico-militaires, il y a Mahamat Abdelkerim Hanno, Kingabé Ogouzeimi de Tapol, les frères Erdimi entre autres.
Le prédialogue avec les politico-militaires
Le gouvernement de la transition a initié des pourparlers avec les politico-militaires dans le cadre de la politique de la main tendue. C’est le pré-dialogue de Doha. De Rome, les négociations iront jusqu’au Qatar où une trentaine de groupes rebelles signeront à la fin l’accord de Doha. Mahamat Nouri Allatchimi, Timan Erdimi sont aussi parmi les signataires de cet accord qui leur a permis de rentrer au pays et prendre part au dialogue national inclusif et souverain.
Le Dialogue National Inclusif et Souverain
Le 20 août 2022, s’ouvre enfin à N’Djamena le Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), après plusieurs reports. Le présidium de ce dialogue sera présidé par Gali Ngothé Gata. Toutes les questions relatives à un retour à l’ordre constitutionnel ont été débattues. Aussi, toutes les couches de la population ont été représentées, selon les organisateurs.
Les manifestations du 20 octobre
Le 20 octobre plusieurs partis politiques et organisations de la société civile décident de manifester contre la prolongation de la transition de deux ans. Cette manifestation interdite, a été réprimée par les forces de l’ordre. Au moins 73 personnes sont mortes, selon le bilan gouvernemental et des centaines de blessés. Cette manifestation qualifiée « d’insurrection » par le gouvernement de la transition a contraint plusieurs de ses organisateurs à partir en dehors du Tchad à l’exemple de Dr Succès Masra, président du parti Les Transformateurs.
La CONOREC
Parmi les propositions du DNIS, il y a le référendum constitutionnel. Ainsi, une Commission Nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC) est créée. Les membres sont nommés le 25 janvier 2023. Toutefois, les membres de cette commission sont contestés par certains partis politiques comme le RNDT Le réveil de l’ex-premier ministre Albert Pahimi qui juge qu’elle est trop favorable au gouvernement de transition.
La Grâce présidentielle
A l’issue du DNIS, le président du Conseil Militaire de la Transition devenu, président de la Transition a promis la libération de tous les prisonniers de guerre. Il s’agit en majorité de rebelles du FACT arrêtés en avril 2021. Le 24 mars 2023, c’est fut chose faite. 380 rebelles ont été graciés après qu’ils aient été jugés et condamnés. Après les membres du FACT, le 27 mars c’est au tour des prisonniers arrêtés lors des manifestations du 20 octobre 2022 de bénéficier de la Grâce présidentielle. Ils sont au total 259.