L’hygiène menstruelle est un sujet de santé publique encore méconnu et entouré de tabous. Pourtant, elle joue un rôle essentiel dans le bien-être des femmes et des filles. Entre manque d’information, précarité et pratiques inadaptées, de nombreuses Tchadiennes sont exposées à des risques sanitaires évitables.
Lors d’une rencontre avec des filles et des femmes, il est apparu que l’hygiène menstruelle est souvent négligée en raison de méconnaissances et de moyens limités. Une étudiante en troisième année de biologie insiste sur l’importance d’une bonne hygiène menstruelle pour prévenir les infections. « Il faut changer de serviette au moins trois fois par jour et respecter les règles d’hygiène de base », explique-t-elle. Une autre étudiante, la vingtaine révolue, ajoute qu’elle utilise des serviettes pharmaceutiques, mais souffre de douleurs et de malaises pendant ses règles.
Cependant, l’accès aux protections hygiéniques n’est pas garanti pour toutes. Une ménagère confie qu’elle utilise des morceaux de tissu faute de moyens pour acheter des serviettes. Une solution qui, sans précautions, peut exposer à des infections.
Entre précarité et manque d’information
Le gynécologue Manikassé Palouma alerte sur le manque d’informations chez les jeunes filles, notamment celles qui n’ont pas encore eu leurs premières règles. « Une bonne hygiène menstruelle repose sur des précautions à prendre avant et pendant les menstrues. Les serviettes doivent être propres et stériles », insiste-t-il. Pour celles qui utilisent des tissus, il recommande un lavage avec de l’eau de Javel et un repassage avant usage. Il rappelle aussi l’importance du lavage des mains avant et après chaque changement de protection.
Les conséquences d’une mauvaise hygiène menstruelle peuvent être graves : infections, douleurs abdominales et même stérilité en cas de complications non traitées. « Une infection mal soignée peut entraîner des troubles menstruels et nuire à la fertilité », avertit le spécialiste.
Face à ces défis, il est urgent de briser les tabous et de sensibiliser les jeunes filles et les femmes à l’importance d’une hygiène menstruelle adaptée. L’accès aux protections hygiéniques et à une information fiable doit être une priorité pour préserver la santé des femmes tchadiennes.
Hapsita Béchir Djabir (Stagiaire)