La Journée des droits de l’homme est célébrée par la communauté internationale chaque année, le 10 décembre. C’est en souvenir du jour où, en 1948, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme.
La journée internationale des Droits de l’homme est une occasion de réfléchir au chemin parcouru dans l’institutionnalisation des droits de l’homme sur le continent. Mais aussi d’envisager de combler certaines lacunes qui restent une problématique au respect des droits de l’homme dans certains pays.
Au Tchad le nuage reste toujours obscure après les violences communautaires et les évènements malheureux du 20 octobre 2022. La culture d’impunité et l’abus du pouvoir sapent le rôle crucial que joue les défenseurs des droits de l’homme. Des violences intercommunautaires ont eu lieu de manière récurrente et se sont traduites par des homicides. En février 2022, au moins 10 personnes ont été tuées lors d’affrontements intercommunautaires à Sandana ; des violences survenues en mai à Danamadji ont fait six morts et au moins 17 personnes ont été tuées à Mangalmé en septembre 2022.
Selon des ONG locales, les différends découlaient de tensions entre éleveurs et agriculteurs concernant l’accès aux ressources naturelles, en particulier aux pâturages. À chaque fois, les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête et lancé des dialogues locaux pour résoudre les conflits. Le 20 octobre 2022, des membres de l’opposition ont manifesté contre la prolongation de deux ans de la transition politique, décidée à l’issue d’un dialogue national. Les forces de sécurité ont répondu en tirant à balles réelles sur les manifestants, tuant et blessant plusieurs personnes.
Selon une première estimation de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), au moins 128 morts, 12 disparus, 518 blessés, 943 arrestations et 265 condamnations ont été recensés à la suite de ces événements.
Au Tchad, l’exercice des droits de l’Homme les plus élémentaires ne sont pas garanties. Les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association devraient être respectés par les autorités. Par ailleurs, il est plus souvent admis que le respect des droits de l’homme est essentiel à la sécurité et au développement à long terme d’un pays.