Tchad : les langues maternelles pour « faciliter l’apprentissage des langues étrangères »

À N’Djamena, deux associations se sont lancé le défi d’écrire le Dazaga, le Tedaga et le Kanembou. Le Ndjam Post est allé à leur rencontre à l’occasion de la journée de la langue maternelle, le 21 février 2024.

Écrire le Dazaga, le Tedaga et le Kanembou, c’est le défi que se sont donné les deux associations Nimé Tomba et l’Association pour le Développement et la Paix (ADP). Un défi qui s’est concrétisé par la création d’un centre culturel dénommé Palmeraie.

Pour le coordonnateur de Nimé Tomba, Hissein Tahar Adeli, ces langues sont « parmi les langues nationales retenues par le Ministère de l’Éducation Nationale pour être enseignées ». Pour apprendre ces langues, pas besoin d’inventer l’eau chaude, on utilise l’alphabet latin comme support linguistique.

Depuis 2019, les deux associations font leur petit bonhomme de chemin. « Plus de 500 locuteurs sont formés dans ces trois langues », nous confie Hissein Tahar Adeli. Mais l’objectif est loin d’être atteint. Selon lui, l’objectif, c’est « d’arriver à introduire » ces langues dans le programme scolaire aux locuteurs pendant les trois premières années. Pour Hissein Tahar Adeli, cette introduction pourrait « permettre aux enfants d’apprendre aisément et plus rapidement la deuxième langue qui est étrangère pour eux ». Elles pourraient aussi être « au-delà du développement, un gage de paix et d’unité ».

Les mêmes objectifs sont ceux que vise le Gouvernement tchadien. En effet, à l’occasion de la Journée Internationale de la Langue Maternelle célébrée le 21 février de chaque année, le Secrétaire d’État à l’Éducation Nationale et à la Promotion Civique, Mahamat Ibet Bekla, a souligné que « plus d’une trentaine de langues maternelles sont transcrites pour alphabétiser les jeunes et adultes afin d’améliorer leurs conditions de vie ». Il ajoute également que ces langues sont « en expérimentation dans les enseignements et apprentissages du cycle formel ».

Pour le moment, selon les chiffres donnés par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Promotion civique, 155 210 personnes (dont 104 816 femmes soit 67, 53%) sont encadrées par 4132 animateurs des centres d’alphabétisation.

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