L’équipe d’avocats du banquier franco-tchadien, Ismael Ngakoutou, ont appelé l’Etat tchadien à la libération de leur client et de l’indemniser. C’est par un point de presse fait le vendredi 27 septembre 2024 au sein de leur cabinet.
À l’entame de leurs propos, les avocats du banquier ont indiqué qu’il s’agissait d’un enlèvement sans le respect des procédures judiciaires et une détention arbitraire. Les avocats indiquent que malgré les appels, depuis le 10 juillet 2024, M. Ismael Ngakoutou reste en détention. Il faut qu’il soit libéré ou présenté à la justice tchadienne avec les preuves de ce qui lui est reproché, il s’agit du droit commun, insistent-ils.
« Nous ignorons les conditions dans lesquelles il est détenu, nous ignorons s’il y a un accès à un médecin pour faire le suivi de son état de santé, nous ignorons de quoi il se nourrit. Nous estimons, qu’en 2024, à l’heure où le Tchad repart sur des nouvelles bases, que les personnes soient détenues en secret. M. Ismael Ngakoutou n’a jamais fait de choses qui porteraient, un instant soit peu, atteinte à l’autorité de l’État. Nous demandons sa libération, que sa famille ait accès à lui », indique Me Ditchibé Moundiné, Avocat d’Ismael Ngakoutou.
Pour Maître Dominique TRICAUD, le ressortissant français Ismael Ngakoutou, a été kidnappé en juillet dernier. Il indique que le kidnapping et les séquestrations sont des crimes qui, en France comme au Tchad, sont punis de 20 ans d’inclusion criminelle. « Dès le 16 août 2024, nous avons déposé une plainte en France, en nous appuyant sur la nationalité française de M. Ngakoutou que le Parquet de Paris a pris extrêmement au sérieux, puisqu’un service de police spécialisée a été saisi. Que les ravisseurs sachent qu’un certain nombre de mandats d’arrêt internationaux sont susceptibles d’avoir été délivré et qu’il devient pour eux extrêmement dangereux de quitter le Tchad », déclare Me Dominique Tricaud.
Citant des cas précédents de détention arbitraire sommée par l’ONU, Maître Dominique Tricaud espère que le Tchad restera dans une position de pays civilisés en libérant le banquier, car, dit-il, tous les pays ne reconnaissent pas qu’ils séquestrent des personnes arbitrairement.
« Nous avons également saisi le bureau de disparition de l’ONU qui, le 26 août dernier, a mis solennellement en demeure le gouvernement tchadien de respecter ses obligations internationales qui interdisent toute séquestration arbitraire et de libérer M. Ngakoutou. À ce jour et à ma connaissance, les autorités tchadiennes n’ont pas répondu à l’ONU. Le délai qui leur a été consenti expire le 04 octobre. Date à laquelle, le bureau de droit de l’Homme de l’ONU donnera un ordre impératif au Tchad de libérer M. Ngakoutou et de lui indemniser pour la détention arbitraire », explique Me Dominique Tricaud.