L’usage de la violence est devenu le seul moyen d’expression ces derniers temps au Tchad. Plusieurs cas de violences sont signalés cette année dans différentes villes. Rien que pour la dernière semaine du mois de septembre, au moins cinq cas sont enregistrés.
L’impunité ou le règlement à l’amiable conduit de plus en plus à des actes irréparables. Des pertes en vies humaines en découlent. Le week-end dernier, plusieurs familles tchadiennes ont été endeuillées à la suite des faits pour le moins insignifiants.
La première scène est digne d’une fiction tragique. À Kassin Bana, dans le canton Berem, département de la Kabbia, une femme âgée de 22 ans a été assassinée par son ex-compagnon. Selon nos sources, la scène s’est passée à minuit le 30 septembre 2023. Le présumé criminel, Isseou Zakaria, a forcé la porte de la chambre de cette femme et l’a poignardé à la poitrine alors qu’elle dormait à côté de sa fille de six mois. La femme est décédée sur place, informe notre source. Ayant été réveillé par le premier cri, le mari se précipite et prend lui aussi un coup de poignard sur son bras gauche. L’auteur de cet assassinat est actuellement arrêté, mais interrogé, il dit qu’il était censé épouser la défunte.
La deuxième scène, qui s’est déroulée dans la ville de Koumra est semblable à un film de gangster. Selon les informations reçues, des jeunes employés d’un moulin ont assassiné un autre jeune de 18 ans à coups de bâton. Tout est parti de la disparition d’une carte mémoire. Cette scène s’est passée dans la soirée du samedi 30 septembre 2023, dans le 4ᵉ arrondissement de la Commune de Koumra. « Ils ont amené l’arachide avec le pousse-pousse et l’ont déchargé au niveau du moulin appelé Andouriya. C’est alors qu’ils ont été accusés d’avoir volé une carte mémoire. Ces derniers rejettent l’accusation. Dans les discussions, un de ces derniers est parti chercher un témoin. C’est après ces disputes que les employés du moulin ont fermé la porte et commencé à tabasser celui qu’ils accusaient de vol. De son retour, il trouve son compagnon mort », déclare Benoudjal Biyingar, un des oncles de la victime. Informés, les éléments de la police sont descendus sur le terrain et ont arrêté les deux présumés criminels.
Aussi, à Béré, une femme, la vingtaine révolue, assassine l’enfant de sa coépouse et dit l’avoir fait sur instruction d’une autre coépouse. Selon les informations reçues, elle aurait châtié l’enfant de trois ans en lui versant de l’eau chaude sur le corps avant de le jeter dans le puit. Interrogée, elle avoue avoir jeté le nourrisson dans le puits mais ne reconnaît pas l’avoir versé de l’eau chaude. Elle a été arrêtée et inculpée.
Quant à Halimé, une jeune femme âgée de 21 ans et mère de deux enfants, elle a été victime de violence conjugale. Elle a été défigurée par son mari qui lui a amputé le nez et une oreille.