Tchad : le premier ministre de transition chercherait-il à saboter le dialogue national en cours ?

Après une convocation du leader des Transformateurs, au parquet de N’Djamena, déjouée par une dispersion du cortège qui l’accompagnait ce vendredi, des voix s’élèvent pour pointer doigt le premier ministre de Transition, Pahimi Padacké Albert. Il lui serait reproché d’être derrière ce coup judiciaire monté contre Dr Succès Masra.

Tout porte à croire que le PMT tenterait de saboter le dialogue national inclusif. Cette grande messe à la quelle leader Succès Masra a refusé d’y répondre en soumettant une batterie de conditions. Le communiqué de presse du Mouvement patriotique du salut (MPS) qui dénonce, à la surprise de plus d’un Tchadien, la convocation de Succès Masra est tout autant révélateur. L’ancien parti au pouvoir invite, à travers son communiqué, le Gouvernement de transition que dirige Albert Pahimi Padacké « à plus de sagesse et de retenu en ce moment crucial où les Tchadiens de tous les horizons se retrouvent pour jeter les bases de la refondation de notre pays ».

Pour le MPS, « quel que soit le bienfondé des motifs de cette convocation le moment choisi pour le faire est inopportun et contre-productif.»

Selon nos confrères de Jeune Afrique, un proche du palais présidentiel déplore une convocation incompréhensible qui pourrait donner plus de visibilité au leader des Transformateurs, au détriment du Dialogue national inclusif encours.

Un autre observateur s’interroge toujours au micro de jeune Afrique : « faut-il y voir le signe qu’Albert Pahimi Padacké craint de perdre l’ascendant qu’il pense avoir sur l’électorat du sud du pays dont Succès Masra et lui sont originaires ? » Nos confrères de Jeune Afrique affirment que le premier ministre de transition est pointé du doigt par l’un de ses proches d’être à la manœuvre .

Ces révélations de JA relèvent que le procureur de la République obéit à un ordre du ministre de la Justice, l’ex opposant Mahamat Ahmat Alhabo. Le premier ministre Albert Pahimi Padacké aurait considéré comme dangereux les récents appels à manifester et les dernières prises de parole de Succès Masra. C’est dans cette optique qu’il aurait souhaité traduire le leader des Transformateurs en justice et avait donné son aval à une arrestation. Jeune Afrique précise que l’opération aurait finalement été jugée trop délicate par la présidence de transition.

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