Alors que les 10 compagnies aériennes qui desservent le Tchad déplorent l’inconfort et la vétusté de l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djaména, l’Autorité de l’Aviation Civile (Adac), s’active a respecter son cahier de charges en termes de la régulation aéroportuaire. Et ce, avec l’appui du gouvernement qui a décidé de débloquer près de 32 milliards pour sa réfection dans les prochains jours.
Depuis un certain temps, l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djaména subit une baisse constante de sa fréquentation. Pour cause, l’inconfort et la vétusté de ses installations, à en croire les compagnies aériennes qui y opèrent. Pour pallier ces tracasseries, le gouvernement tchadien, avec l’appui de ses partenaires à savoir l’Agence française de développement (AFD) et l’Armée française, a décidé de réfectionner l’aéroport le plus important du pays. Cette réfection implique un coût de près de 32 milliards de FCFA, selon des sources concordantes.
Pour la plateforme des compagnies aériennes qui opèrent au Tchad, il faut une amélioration de la compétitivité. « La plateforme aéroportuaire a promis de trouver une solution à nos préoccupations. Déjà, le premier pas est franchi avec la disponibilité d’internet et autres besoins nécessaires. Il y a la volonté politique donc ça nous rassure », a souligné l’un des responsables de la plateforme.
Les compagnies aériennes saluent les améliorations enregistrées depuis le début de l’année 2023, notamment en matière de renforcement de la sécurité du fret qui a récemment permis d’appréhender des malfaiteurs. C’est sans oublier la réhabilitation du système d’approvisionnement en énergie électrique secourue, extra secourue et solaire. Elles n’ont pas omis d’égrainer les insuffisances.
Parmi les revendications des compagnies, il y a la gratuité du service Wifi et son extension jusqu’au hall du Terminal qui vient d’être opérationnelle grâce à l’implication de l’Adac et l’Adetic. Il y a par ailleurs la demande de la réouverture des restaurants longtemps fermés et, dans la mesure du possible, l’intégration de la création d’un espace de jeux et de loisirs pour la détente des enfants en attente de vols.
Du côté des passagers, Nadjitessem Julien souligne que les efforts sont à saluer mais pour un aéroport qui date de 1939, il faut un vrai travail de réfection. « On nous a informé que l’Adac est entrain d’accélérer le processus pour donner une bonne image à notre aéroport certes, mais il nous faut un second aéroport. Les passagers sont nombreux et ils ont besoin du confort et c’est le plus urgent », a t-il jugé. Mariam Nahar, une autre passagère de renchérir que le développement ne se fait pas en un jour mais pour un pays qui a eu son indépendance depuis 63 ans, sur le plan des infrastructures, l’aéroport doit être une priorité pour le gouvernement. « Il n’est pas tard de miser sur l’infrastructure. L’aéroport ramène beaucoup d’argent dans les caisses du trésor public et le gouvernement doit satisfaire les compagnies pour qu’elles génèrent plus de recettes. Déjà si l’Adac s’implique pour le respect des normes, c’est un bon début », a t-elle martelé.
Au niveau de l’Adac, l’un des responsables techniques souligne que les efforts sont consentis pour l’amélioration des services aéroportuaires. « Il y a eu une hausse du trafic sur les huit derniers mois. L’aéroport international Hassan Djamous, premier tarmac dont la capacité est estimée à près de 1,5 million de passagers et plus de 30.000 tonnes de fret par an, répond aux standards internationaux. Mais, il sera rénové dans les prochains jours question de modernité », a confié notre source au sein de l’institution publique en charge de régulation aéroportuaire.
Pour le cas des éléments de base restés jusqu’ici non-opérationnels pour des raisons inconnues, les responsables de l’Adac rassurent. Pour son directeur général, Mahamat Awaré Neissa, les efforts consentis sont à saluer. « Les pièces des équipements d’assistance technique sont remplacées. Tout laisse à penser que la situation s’est améliorée et les solutions fortes sont mises en place dès à présent pour redresser la barre dans les meilleurs délais. L’aéroport va subir, dans un proche avenir, une rénovation très importante afin de faire passer sa capacité de trafic », fait savoir le directeur général. Il poursuit que l’Adac a battu le record en norme de passager avec un contrôle fiable. « L’Adac a évolué depuis janvier 2023. Les dettes sont soldées à 90 %. Il y a eu des conventions de transport aérien et la création des pools d’inspecteur ainsi que la formation de nos agents au Niger, au Sénégal et au Maroc. La sécurité des passagers est assurée sans souci. Au niveau du fret, la sécurité est renforcée et il n’y a pas d’incident. Pour les fausses immatriculations, le réseau est dementelé donc il y a trop d’avancées. Surtout avec le fonds débloqué pour la réfection, géré par la direction des infrastructures, notre aéroport répondra plus qu’aux normes internationales », a t-il rassuré.