Par une conférence débat organisée le vendredi 14 février 2025, Dr Florence Sylvestre, Directrice de Recherches à l’Institut de Recherches pour le Développement (IRD), Professeure associée à l’Université de N’Djamena Représentante de l’IRD au Tchad, a présenté une étude minutieuse du Bassin du Lac. L’intitulé de son thème est « le Bassin du Lac Tchad, d’hier, d’aujourd’hui et de Demain ».
Le Lac Tchad a toujours été une masse hydraulique et végétale dans un espace sec, quasi désertique, des eaux douces. Et une source de revenus pour plusieurs millions de personnes. Lors de cette conférence, Dr Florence Sylvestre, assistée du Tchadien Dr Mahamat Nour Abdallah de l’université de N’Djamena, a retracé l’histoire du bassin du lac Tchad. Elle a fait le point sur sa situation hydrologique actuelle, et a revu comment le Bassin du Lac Tchad peut évoluer dans un futur proche.
« Situé au cœur du Sahel, le lac Tchad, qui fournit aujourd’hui des services à pas moins de 49 millions d’habitants, présente des caractères tout à fait uniques dans un contexte hydroclimatique parmi les moins favorables de la planète à la préservation d’une zone humide aussi étendue. Cette immense oasis d’eau douce, dont l’artère principale est le système fluviatile Chari-Logone, n’a cessé, depuis 7 millions d’années, d’apparaître et de disparaître. Sa dernière plus grande phase d’extension a été observé entre 10000 et 5000 ans où il a atteint plus de 350,000 », informe la chercheuse Dr Florence Sylvestre.
Dans ce contexte, le cas de ce grand poumon du Sahel est une continuité de rétrécissement et d’augmentation de ses eaux selon que la mer Méditerranée soit chaude ou que l’Atlantique froidisse. « Aujourd’hui, le lac Tchad est à nouveau en expansion expliquée en grande partie par une accélération du cycle hydrologique en réponse au réchauffement climatique. Si ce réchauffement se poursuit, ce sont +30% de précipitations qui seront reçues dans le Sahel central d’ici à 2050 », a ajouté Dr Florence Sylvestre.