L’armée française restera au Tchad, a affirmé, jeudi 07 mars 2024 à N’Djamena, l’envoyé d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, faisant part au passage de « l’admiration » de la France au président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, pour son processus de transition.
« Il faut rester et bien sûr, nous resterons », a déclaré, devant la presse présidentielle, Jean-Marie Bockel, « envoyé personnel » du président français, chargé de discuter des nouvelles formes de la présence militaire française sur le continent, que Paris compte nettement réduire. Il y a actuellement un millier de militaires français au Tchad. Après une série de coups d’État au Mali, au Burkina Faso puis au Niger, les militaires au pouvoir ont poussé dehors l’armée française, marquant la fin d’une décennie d’intervention antijihadiste au Sahel.
« Le président Macron m’a demandé de travailler » avec N’Djamena « à une adaptation, à une évolution de notre dispositif de manière à mieux l’adapter (…) aux enjeux militaires, sécuritaires de la région », a poursuivi Bockel après un entretien avec le général Déby. « Ce n’est pas seulement la question du nombre, il faut rester et bien sûr, nous resterons », a martelé Bockel, dans une allocution retransmise sur le site internet de la présidence tchadienne.
« J’ai exprimé au président de la République à la fois notre admiration pour le processus qu’il a engagé au sein de son pays, également pour la capacité du Tchad à faire face en même temps à un certain nombre de menaces grâce à des forces armées engagées », a conclu l’envoyé français.
Cette déclaration intervient à deux mois d’une élection présidentielle pour laquelle le candidat Déby, 39 ans, part largement gagnant en l’absence de rivaux sérieux dans une opposition qui s’est soit ralliée, soit est violemment réprimée selon les ONG internationales de défense des droits humains.