Le projet Droits de Propriété Intellectuelle et Innovation en Afrique (AfrIPI), en appui à l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), a lancé, le lundi, 22 juillet 2024 à N’Djamena, un atelier de restitution des travaux sur les indications géographiques «Spiruline du Tchad» et «Gomme arabique du Tchad». Ouvert officiellement par Saad Cherif Ahmed Saad, représentant le Ministre de Commerce et de l’Industrie, ce séminaire se déroulera jusqu’au 23 juillet 2024.
« Économie essentiellement basée sur le pétrole, vulnérable à la concurrence régionale et aux chocs des prix internationaux, le Tchad n’en est pas moins un pays dépendant de l’agriculture et de l’élevage comme en témoigne sa contribution au PIB estimée à 23% dont 20% proviennent de la production vivrières et 3% des cultures de rente(FAO Tchad)», estime AfrIPI.
Cet atelier permettra donc de présenter la classification des produits d’origine soumis à l’étude, procéder à une validation des choix et faire un plan d’action pour les produits Spiruline et Gomme arabique du Tchad, désignés comme étant les plus compatibles et les plus prêts pour une démarche IG (Indications Géographiques) soutenable.
Concernant les produits identifiés, l’objectif est de préparer un plan d’action, définir les besoins d’accompagnement pour la mise en place de l’IG. Pour la Spiruline du Tchad, il est prévu de discuter certains points du futur cahier des charges de l’IG dans le cadre de l’accompagnement prévu par le projet AfrIPI en 2024.
Monique Bagal, expert IG du projet AfrIPI, parlant au nom du Chef adjoint dudit projet, Carlos Lleo Satorre, a souligné que le Tchad, en tant que membre de l’OAPI, dispose déjà d’un cadre juridique et institutionnel fort pour récompenser les producteurs qui ont contribué à préserver, par leurs pratiques, un produit de qualité pendant des années, voire des siècles. « Le profil statistique de demandes de protection des droits de propriété intellectuelle au Tchad pour l’année 2022 montre que les IG sont les seuls droits de propriété intellectuelle pour lesquels aucune demande d’enregistrement n’a été formulée à la Structure Nationale de Liaison avec OAPI », a-t-elle indiqué.
Le représentant du Directeur Général de l’OAPI, Moïse Stéphane Afana Medang, a tenu à rappeler que depuis quelques années, le continent africain a pris la mesure des enjeux du développement en relevant de nombreux défis qui impactent déjà positivement ses économies. C’est pourquoi il affirme :« nous devons rechercher par nous-mêmes les stratégies d’une économie durable, réguler au plus vite notre croissance démographique afin de s’assurer la construction d’un modèle innovant à l’écart de la carbonisation de nos industries, de la dilapidation de nos ressources naturelles, du gaspillage engendré par une économie de consommation ».