« Il est inadmissible qu’une partie du pays confisque le pouvoir pendant 40 ans », Natoi-Allah Ringar.
Le Président National du PIST ( Parti des Intellectuels Socialistes Tchadiens), Natoï-Allah Ringar, par ailleurs Porte Parole du Top 20 octobre stop à la dynastie au Tchad, a accordé une interview à votre journal Le N’Djam Post. Dans cet entretien à bâton rompu, il a abordé les questions d’actualité sociopolitiques du pays.
M. le Président, dites nous comment vous vous êtes retrouvé dans la politique ?
Je pense que dès ma naissance, il y avait des signes et les gens savaient directement que je deviendrais tôt ou tard, Président de la République du Tchad bien-sûr. Je me rappelle quand j’étais à l’école, j’étais un enfant très brillant. Mon enseignant à l’époque M. Belegue me disait que tôt ou tard, cet enfant deviendra le Président de la République du Tchad. Dès lors que les gens ont commencé à m’appeler Président ! Président ! de l’école primaire à l’université en passant par le collège et le lycée, cela a fait que je m’intéresse toujours à la politique. Aujourd’hui, j’ai étudié la politique. Je ne fais pas la politique comme les autres, mais je l’ai étudiée puisque j’ai un Master en sociologie politique, un autre en histoire politique et un troisième en philosophie de la politique. Alors moi je fais la politique avec conviction et je suis sûr que je deviendrai un jour Président de la République du Tchad.
Quelle idéologie avez-vous adopté en créant votre parti politique ?
La première idée que j’ai en tête dès la création de ma formation politique, c’est la transformation du Tchad, à travers l’intelligentsia, qui pourrait favoriser le développement. Je développe beaucoup plus l’intelligence et beaucoup des acteurs sociaux politiques en sont témoins. Et c’est vrai ! Tous les observateurs me le disent. Donc nous, nous sommes pour l’intelligentsia, et cela va donner la paix, une paix gage d’un développement durable. En tout, nous sommes de l’obédience socialiste. Vous savez que ce pays a été vraiment détruit et il faut l’esprit socialiste pour recadrer les choses et mettre ce pays sur la voie du développement. Je viens de lire un arrêté ministériel qui interdit les cérémonies officielles pour l’installation des autorités traditionnelles et coutumières. Je ne sais est ce que ceux qui signent les décrets réfléchissent… Le Tchad est une République qui a des us et coutumes. Le grand Sud du pays ne connaît pas le sultanat qui est d’origine musulman. J’étais surpris de lire que les cérémonies officielles pour l’installation de Chefs coutumiers sont interdites. Mais c’est un désordre. C’est pourquoi il faut absolument développer dans ce pays l’esprit socialiste. Il ne faut pas déranger la société raison pour laquelle, il faut le socialiste dans l’intelligence.
Le Tchad est actuellement en transition politique, vous, en tant que participant au DNIS, quelle appréciation faites vous de la deuxième phase de transition qui a commencé ?
Soyons honnêtes ! Le temps de la transition est déjà fini. Même si ce n’est pas d’un commun accord, quand même au début, plus de 52 % des Tchadiens ont accepté la transition de 18 mois. Et pendant ce temps, on devrait organiser les élections pour élire démocratiquement un Président de la République. Or les gens qui ont servi au temps du Maréchal Deby, ont induit le CMT en erreur. Ces personnes pensent que si le pouvoir les quitte ça va être dangereux et il fallait créer quelque chose. Et voilà la deuxième phase de la transition c’est de la tricherie politique. J’ai pris part au DNIS. On avait débattu sur des choses sérieuses pour le pays en les recadrant. Pour nous, c’est que le pays est en train de sortir de ses gouffres. Mais à notre plus grande surprise, on copte les gens par ci par là, ils se lèvent par tour et disent qu’on donne 24 mois à Mahamat Kaka puis on nous dit que le Dialogue est fini. C’est cette tricherie Politique là qui a causé des morts le 20 octobre 2022. Parce que tout ce qui est injuste produit l’injustice et les conséquences sont toujours atroces. Donc c’est mal parti. Aujourd’hui, on parle de groupe rebelles au Nord, au Sud, a l’Est… tout ça ce sont les conséquences de ce dialogue. Normalement, Mahamat Kaka, comme il a demandé pardon aux Tchadiens, il devrait se retirer et on peut élire un civile pour conduire le pays. Mais, ils ont forcé les choses et voilà le résultat. Aujourd’hui, aucun Tchadien ne dort bien, même les généraux dorment mal, les soldats dorment mal, les policiers dorment mal pour la simple cause que personne n’est sûr du lendemain et c’est très dangereux. Voilà !
Vous vous dites de l’opposition radicale, croyez-vous à la démocratie au Tchad ?
Bon je pense que la démocratie en tant que telle, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Mais à l’heure actuelle, si on parle de la démocratie au Tchad, c’est des lèvres, ce n’est pas du cœur. Normalement, les gens doivent se lever, s’organiser pour travailler. On dit que Deby père a amené la démocratie, ça c’est théorique. Mais pratiquement c’est faux. Prenez les élections. Dans une élection, un Com légion oblige tous les militaires à voter Idriss Deby Itno par ce qu’il est leur Général. Ça c’est pas la démocratie. Malgré cela, on peut accepter parce que y a l’idée de vote. Mais ce qui se passe aujourd’hui c’est la dynastie avec ce transfert du pouvoir du père au fils. C’est très dangereux parce qu’on risque de se retrouver un jour dans la monarchie. Et finalement le Tchad, au lieu d’être une République, ça deviendra un Royaume et avec ce qui se passe, peut être on va se retrouver dans un royaume islamique et c’est extrêmement dangereux.
Or la démocratie est toujours accompagnée par l’application d’un modèle consensuel. Par exemple, s’il y a intégration, le quota est départagé et chaque province a sa part. C’est dire, il y a l’égalité de chance. S’il y a un concours, ce sont les meilleurs qui vont gagner et non les individus. Aujourd’hui, les meilleurs sont mis de côté et ce sont les médiocres qui sont priorisés. Cela crée une dérive dans une nation.
Le MPS et ses alliés vulgarisent les résolutions issues du DNIS. Vous parlez d’une tournée pour sensibiliser contre la dynastie au Tchad. Où étiez-vous depuis ce temps ?
Si vous avez appris de nos jours que 22 transformateurs arrêtés au balcon de l’espoir sont à la maison d’arrêt de Klessoum, c’est que le gouvernement s’est rendu compte que les gens font un travail de sous marin quelque part. Nous dénonçons ce qui s’est passé et beaucoup de généraux même sont prêts à nous livrer plusieurs informations fiables. Et nous avons des bases de données avec des informations. Ça panique, le gouvernement qui commence à livrer quelques informations et qu’il dise la vérité au peuple. S’il ne le dit pas, nous on va tout révélé parce qu’on a assez de révélations. Nous avons effectué une mission a Mossoro, à la frontière soudanaise, bref dans le grand Nord pour des investigations et les gens ont coopéré en nous donnant beaucoup d’informations. Nous avons aussi programmé une tournée de sensibilisation contre la dynastie. Même si cela peut coûter notre vie, nous sommes près à le faire. Il n’est pas bon en tant qu’un leader politique de voir les choses à travers les yeux, mais de les transformer. Vous savez, ceux qui ont été tués le 20 octobre, allez y faire des recherches. Ce sont des gens qui sont nés en 1990, des jeunes diplômés qui sont tués. Nous devons mettre fin à ces tueries.
Votre mot de fin
Si notre devise est Unité – Travail – Pogrès, nous devons nous lever comme un seul homme pour combattre la dynastie. Le pouvoir ne doit pas être seulement dans la main des gens de BET, non ! Le pouvoir peut venir au centre tout comme le pouvoir peut aller au Sud. Le pouvoir était au sud puis au nord. Maintenant il faut que le pouvoir vienne au centre. D’ailleurs, nous étions sur les possibilités de faire la rotation du pouvoir avec un délai de 5 ans au nord, centre et Sud. Il est inadmissible qu’une seule partie du pays confisque le pouvoir pendant 40 ans, même si la France est derrière, c’est que ça ne marche pas.