Le 08 août 2022, le Gouvernement de transition et une trentaine de mouvements politico-militaires ont signé, après 05 mois de pourparlers sous la médiation du Qatar, un accord de paix à Doha. Certains points évoqués dans cet accord sont peu connus des tchadiens. La frustration de certains signataires aujourd’hui fait ressortir des zones d’ombre. Après les élections présidentielles, l’absence de toute avancée dans la mise en œuvre de la composante militaire de ce fameux accord est d’actualité.
L’accord de Doha est l’un des points forts du processus de réconciliation entre les mouvements politico-militaires et le Gouvernement de transition. Il prévoit plusieurs engagements des deux parties. Parmi ces engagements, il y a la garantie d’un retour au bercail des mouvements signataires pour participer au Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS).
Toutefois, l’une des zones d’ombre tourne autour du « partage du gâteau ». Les discussions portant sur l’accord de Doha ont été écartées lors des assises du DNIS. Plusieurs promesses ont néanmoins été faites. L’on peut citer, entre autres, les mesures visant à assurer la sécurité physique des membres des mouvements politico-militaires signataires, de leurs biens et de leurs proches à leur retour au Tchad ; leur réinsertion dans l’armée ; leur implication dans la gestion de la chose publique et leur nomination à des postes de responsabilité. L’accent a également été mis sur la rémunération et la prise en charge des déplacements et des logements des membres signataires. Il y a eu cinq Ministres et 45 Conseillers Nationaux issus d’ex-mouvements rebelles, la libération des prisonniers de guerre et la restitution des biens et immeubles.
Deux ans après le retour et la participation effective de certains politico-militaires signataires à la gestion des affaires publiques, des divergences refont surface. Et ce, même après les élections présidentielles. Plusieurs castings ont été faits pour repêcher les gros poissons des mouvements politico-militaires afin de leur confier des postes de responsabilité. Mais les acteurs de la catégorie B de l’accord de Doha, qualifiés d’opportunistes, ont été écartés. Certains se retrouvent malheureusement dans une situation de frustration et d’incertitude. L’on se souvient encore de l’épisode de leur expulsion des lieux où ils logeaient. Désormais, les 45 Conseillers Nationaux doivent entrer dans la vie politique active afin d’essayer de conserver leur place à l’hémicycle.
Deux ans après la signature de l’accord de Doha, l’injustice et la mauvaise gouvernance tant dénoncées par ces politico-militaires ont-elles ère améliorées avec leur implication dans la gestion de la chose publique ?