Tchad : des sites touristiques aux abonnés absents

Longtemps réputé pour la fréquentation de ses sites touristiques qui, faisaient jadis sa fierté, le pays de Toumaï connaît depuis quelques années une baisse de fréquentation de ces lieux.

Le Tchad regorge plusieurs sites touristiques au rang desquels, le parc national de Zakouma, le musée national, les lacs Ounianga, les îles flottantes du Lac Tchad, le massif du Tibesti… Cependant l’on note une baisse considérable de la fréquentation de ces lieux pleins d’histoires et de symboles.

A en croire une source du ministère des Affaires Culturelles, du Patrimoine historique, du Tourisme et de l’Artisanat qui a souhaité garder l’anonymat, la fréquentation des sites touristiques n’est pas dans l’habitude des Tchadiens. Si la courbe des visites a baissé, c’est parce que les touristes n’y vont plus. « Dans certaines familles en effet, on ne conçoit pas le fait qu’on puisse débourser une certaine somme d’argent pour se rendre dans un parc attractif, car cela n’est pas dans notre culture. Ce ne sont que les étrangers qui le font plus » croit-elle savoir.

Pour Stéphane.D, parent, cette chute de la fréquentation est due au manque d’éducation orienté dans ce sens. « Dès le bas âge, très peu de parents inculquent cette habitude à leurs enfants, et nous grandissons dans une société où l’aspect du divertissement et du loisir est complètement mis à l’écart » a-t-il indiqué.

Si pour certains, la baisse de visite des sites est due au problème d’éducation et des mœurs, pour d’autres, elle résulte des coûts d’accès de ces sites. C’est ce qu’affirme Jean-Pierre Moussa, chef de famille. Pour lui, l’élément à relever est celui du financement. « Étant donné que l’accès à ces sites est payant, ce n’est pas tout le monde qui peut se donner le luxe de visiter un site touristique connaissant sa situation économique. En plus, il y’a également le problème d’aménagement des sites. Certains ne sont pas suffisamment aménagés » relève-t-il.

L’urgence de la valorisation

Même si certains sites continuent de recevoir les touristes, d’autres ont besoin d’être valorisés. Les sites touristiques se veulent d’être promus pour attirer plus de visiteurs. Dans le but de nous enquérir de la situation sur la promotion du tourisme au Tchad, nous avons souhaité rencontrer un responsable en charge du tourisme qui n’a pas voulu se prononcer sur la question. Néanmoins nous avons rencontré un personnel en service qui a indiqué que « la promotion des sites touristiques passe aussi par l’amélioration des voies de communication d’une part, et d’autre part par leur accessibilité ». Il poursuit en affirmant que « l’organisation de manifestations événementielles à l’instar des festivals et spectacles constitue aussi une action de promotion du territoire ».

Face à cet état de chose, certains observateurs s’accordent sur le fait qu’il revient aux pouvoirs publics d’engager des actions à l’effet de redynamiser sa politique en matière de la promotion du tourisme et des loisirs, et ce, pour que « le pays de Toumaï » puisse retrouver sa gloire d’antan.

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