À N’Djamena, la passation de charges à la tête de la mairie a donné lieu à un bras de fer institutionnel. Le ministère de l’Administration du Territoire a, dans un message officiel, ordonné que l’intérim soit assuré par la déléguée générale du gouvernement auprès de la commune. Une décision qui contredit l’article 179 de la loi 014/CNT/2024, portant statut des collectivités autonomes, lequel stipule que les organes municipaux en place doivent continuer à exercer leurs compétences, y compris la désignation des intérimaires, jusqu’à la mise en place des nouvelles instances élues.
Mme Bartchiret Fatimé Zara Hanana Douga, maire sortante, a refusé de participer à la cérémonie de passation prévue ce 6 décembre, arguant que cette décision viole la loi et l’autonomie des collectivités locales. Après des heures d’attente, les autorités ont forcé son bureau, en présence d’un huissier de justice, pour installer la déléguée générale dans ses fonctions. Cet acte, exécuté sous prétexte de continuité des services publics, a suscité une vive controverse.
Le message du ministre, justifiant cette démarche par la nécessité d’assurer la gestion municipale en attendant les élections prévues le 29 décembre, est perçu par certains observateurs comme une ingérence dans les affaires des collectivités autonomes. En effet, la loi accorde aux conseillers municipaux le pouvoir de désigner les intérimaires, excluant toute intervention directe de l’administration centrale.
Cette affaire met en lumière des tensions profondes entre l’État central et les autorités locales, soulevant des interrogations sur le respect de la décentralisation et des principes fondamentaux inscrits dans la loi. Mme Douga, en contestant cette procédure, semble s’inscrire dans un cadre légal, rappelant l’importance de respecter les textes en vigueur pour garantir l’équilibre institutionnel.