Le premier ministre de la transition, Saleh Kebzabo a présenté jeudi, le programme de son Gouvernement devant les représentants du peuple, au Palais de la démocratie. Un programme orienté sur cinq principaux axes.
Plus de deux semaines après sa formation, le Gouvernement de Saleh Kebzabo a présenté devant le Conseil national de transition (CNT) qui fait office de parlement durant cette période transitoire, son programme politique. Ce programme s’articule autour de cinq axes stratégiques à savoir : Défense, Sécurité, Paix, Cohésion sociale et Réconciliation nationale ; Mécanisme de mise en œuvre des résolutions/recommandations du DNIS et de l’Accord de Doha ; Promotion de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit ; Relance économique et amélioration des conditions de vie et enfin Retour à l’ordre constitutionnel.
Mais avant d’entrer dans les détails, le premier ministre a précisé que cette deuxième phase de transition est « la phase d’action consacrée à la mise en œuvre des résolutions et recommandations du DNIS ». Ceci, en commençant par « les actions les plus urgentes et les plus percutantes » fait savoir Saleh Kebzabo.
Ainsi, sur le premier axe, le gouvernement mise sur trois points. Le premier est relatif à la sécurité. Ainsi plusieurs actions seront menées dans l’optique de renforcer la sécurité intérieure, par exemple l’augmentation en nombre de l’effectif de la police nationale et la mise en place d’une commission mixte pour éviter les conflits agriculteurs-éleveurs. En plus, le gouvernement s’engage à renforcer la lutte contre le terrorisme. Le deuxième point de cet axe concerne la réconciliation nationale. Ici, la création d’une commission « Vérité-Pardon-Réparation-Réconciliation » ainsi que d’autres actions connexes sont prévues. Le dernier point de cet axe est celui de la cohésion sociale. Pour cela, la répartition équitable des ressources nationales, le renforcement du sentiment d’appartenance nationale, la lutte contre les discours de haines etc. sont l’essentiel de ce point.
Au deuxième axe, le gouvernement de Kebzabo prévoit « la refondation du Tchad ». Dans ce sens, toutes les résolutions du dialogue et celles de l’accord de Doha seront mises en œuvre. Pour cela, plusieurs comités de pilotage et de suivi-évaluation verront le jour dans un futur proche. Ces comités doivent, selon Saleh Kebzabo, « produire régulièrement et de manière séquencée des rapports ».
A cet effet, le premier ministre appelle au soutien des « pays amis et les partenaires du Tchad [d’appuyer] davantage la mise en œuvre du programme DDR ».
Au troisième axe portant sur la politique de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit, l’actuel gouvernement envisage de faire du Tchad « un État démocratique, stable et fort ». C’est pourquoi plusieurs points ont été évoqués. Au titre de la gouvernance politique et institutionnelle, le Gouvernement de transition « s’engage à restaurer l’autorité et le prestige de l’Etat » ;
Au titre de gouvernance économique et sociale, le plus important des points mentionnés est l’amélioration du climat des affaires permettant de ce fait l’attractivité du pays et son industrialisation. Au-delà, plusieurs autres points allant du respect des droits de l’homme à la moralisation de la vie publique et celui de la liberté de la presse n’ont été mis de côté dans le programme du premier ministre.
Le quatrième axe est relatif à la relance économique et amélioration de conditions de vie. Au niveau du premier volet de cet axe, le premier ministre s’est engagé à la diversification de l’économie, de l’industrialisation du pays et de la promotion de l’emploi. A cet effet, un Plan Directeur d’Industrialisation et de la Diversification Économique (PDIDE) verra bientôt le jour. Ce plan aura pour cheval de bataille de renforcer, valoriser et promouvoir les produits issus du secteur agro-sylvo-pastoral tchadien, lesquels seront labellisés « Made in Tchad » Le second volet important de cet axe s’intéresse au financement de l’économie. A ce stade aussi un chapelet des actions seront prises. Toutes se rapportent d’une manière ou d’une autre à faciliter l’accès au financement. Dans ce même quatrième axe, le gouvernement s’engage à la relance de tous les chantiers à l’arrêt. En plus de ces actions, il faut noter que la santé, l’éducation et l’énergie ont été aussi au centre du programme du Gouvernement de transition.
Le cinquième axe porte sur le retour à l’ordre constitutionnel. Il s’agit ici du plus important de programme de ce gouvernement comme l’a souligné Saleh Kebzabo : « le Gouvernement de Transition ne sera jugé ou apprécié qu’à travers l’organisation des élections réussies, reflétant la vérité des urnes pour un retour à l’ordre constitutionnel dans le délai imparti ». Pour ce faire, l’adoption de la nouvelle constitution par voie référendaire et celle d’un code électoral sont une des priorités de son équipe.
Lors de la lecture du programme de son équipe, Saleh Kebzabo a indiqué que le Gouvernement de Transition est un « gouvernement de missions et des défis et non un gouvernement ordinaire ». Plus loin, il ajoute qu’à cet effet, « les instances de la transition doivent se consacrer à l’essentiel » dans lequel « il y’a les activités courantes de continuité de l’Etat notamment le raffermissement de la paix, de la stabilité du pays et les urgences sociales. »
