Le président du parti les transformateurs, Dr Succès Masra a mandaté deux avocats parisiens en vue de saisir la cour pénale internationale sur les événements du 20 octobre occasionnant morts d’hommes. Cette plainte, rédigée dans une trentaine de page selon le journal Le Monde, vise premièrement le président de la Transition tchadienne, Mahamat Idriss Deby considéré ‘’donneur d’Ordres ‘’ pendant cette tuerie ainsi que d’autres responsables chargés de la sécurité.
William Bourdon et Vincent Brengarth, sont les deux avocats engagés par le parti les transformateurs pour transmettre leur requête à la Haye ce mercredi 9 novembre 2022. Dr Succès Masra, l’un des initiateurs de la marche du 20 octobre ayant entraîné des pertes en vie humaine a requis l’ouverture d’une enquête au Tchad sur des faits présumés de crimes contre l’humanité commis lors de la répression de la manifestation en cette date.
Mahamat Idriss Deby, Président de Transition est incriminé dans ce dossier étant « le donneur d’ordres de ces « attaques généralisées et systématiques » consécutives à son maintien au pouvoir pour deux ans et à l’opportunité qui lui a été offerte de pouvoir concourir à la prochaine élection… a écrit le journal le Monde.
Sont aussi impliqués dans ce dossier le ministre de la Sécurité, Idriss Dokony Adiker, et les généraux Moussa Haroun Tirgo, directeur général de la police, Ahmat Dary, à la tête des renseignements généraux, et Taher Erda Taïro, patron de la garde présidentielle d’avoir créé des conditions d’une possible guerre civile au Tchad à travers ces répressions.
Succès Masra mentionne à propos de cette plainte que « Le nombre de personnes tuées est déjà un motif suffisant pour saisir la CPI, mais 90 % des victimes, comme en atteste leur patronyme, viennent d’une seule communauté, les Sara, qui représente 30 % de la population et à laquelle j’appartiens. J’en déduis que le pouvoir en place a la volonté de créer les conditions d’une guerre civile pour imposer son plan de succession dynastique au profit d’une branche clanique de l’armée ». Il ajoute ensuite que « La répression d’octobre n’a été que la suite logique des violences qui ont commencé il y a dix-huit mois [avec la mort, le 27 avril 2021, de 17 manifestants protestant contre la transmission du pouvoir d’Idriss Déby, tué au combat, à son fils] et n’ont entraîné aucune action judiciaire. »
La plainte dénonce également les mauvaises conditions de détention infligées aux plus de 2 000 personnes arrêtées pendant et après les manifestations et dont la moitié a été transférée à la prison réputée de haute de sécurité de Koro Toro.
Rappelons que le gouvernement de transition à travers son porte-parole Aziz Mahamat a annoncé il y’a quelques jours avoir accepté une enquête sur les évènements du 20 octobre. L’enquête serait confiée aux experts de la CEEAC.