Tchad : bisbille autour de la grâce présidentielle accordée aux prisonniers

Le secrétaire général du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), 2e adjoint, Me Jean Bernard Padaré a estimé, dans une interview le 28 mars 2023 que, la grâce présidentielle accordée aux condamnés par le président de Transition vise à décrisper le climat politique. Par contre, la coalition Wakit Tamma, par la voix de son porte-parole, affirme que cet acte n’est pas clair.

Selon le numéro 2 de l’ancien parti au pouvoir, ces personnes condamnées suite aux manifestations du 20 octobre 2022 ont été manipulées et qu’il fallait avoir une hauteur de vue. « C’est ainsi que le président a estimé qu’ils retiendront des leçons pour leur accorder cette grâce« , a t-il déclaré. Il poursuit que c’est pour permettre aux graciés de comprendre que le Tchad appartient à tout le monde et qu’il ne sert à rien de détruire les édifices ou de se soulever contre telle ou telle communauté. « Ensemble, les Tchadiens doivent se retrouver pour travailler de sorte à ce qu’aux termes des 24 mois, l’ordre constitutionnel soit restauré dans ce pays« , a t-il relevé.

Par contre Me Max Loangar, coordonnateur de la coalition Wakit Tamma indique que cette grâce présidentielle est une belle manière de brouiller les cartes puisqu’aucune clarté n’a été faite sur le nombre exact des victimes. « Pour l’avocat que je suis et pour tous les juristes de la terre, ça devrait vraiment sonner très faux. Vous savez déjà que la grâce présidentielle ne concerne que les personnes condamnées qui n’ont aucun recours, or vous savez ici que quelques-unes ont été condamnés à tort« , a-t-il souligné.

Me Loalngar rappelle qu’il n’y a aucune décision en appel qui a été prise pour examiner les arguments de recours. « Cette grâce présidentielle là tombe comme s’il y avait l’utilisation d’une baguette magique. Je crois simplement que c’est une véritable comédie. Les avocats doivent continuer la procédure tant en pénale qu’en civile, c’est inadmissible. D’ailleurs, ils ont déjà déposé les voies de recours et ces voies de recours doivent être exercées jusqu’au bout« , a-t-il informé.

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