Lors d’une rencontre autour de la littérature au CEFOD le 16 août 2024, le Conseiller National Beral Mbaikoubou a laissé entendre que le processus de démocratisation d’une nation est l’apanage des intellectuels. Il a appelé les enseignants chercheurs à briser le silence et dénoncer les injustices et dérapages du régime.
Suivant la trajectoire thématique de l’essai de Dobiang Assingar intitulé « La Pègre : écrire contre l’oubli », le Conseiller National Beral Mbaikoubou a dénoncé le silence des universitaires face à l’injustice que subit le peuple tchadien. Il trouve inconcevable que ces derniers ne se prononcent qu’en cas de refus de paiement de leurs salaires, primes et indemnités.
Soulignant que les enseignants universitaires sont les éclaireurs de la société et que, par conséquent, un si lourd silence face au « Terrorisme d’État » sur les citoyens est accablant, il les invite à changer de posture en se prononçant et en condamnant la politique de la répression et à dénoncer les dérives du pouvoir en place avec des analyses objectives et pertinentes.
Le Conseiller national, présentant l’incisive analyse politique de Dobiang Assingar, a fustigé le silence de cette élite universitaire face aux multiples dérives observées dans le pays depuis les 30, 40 dernières années, voire depuis les indépendances dont le Tchad a fêté, il y a peu, le 64ᵉ anniversaire. « Nous sommes le seul pays où les universitaires ne se prononcent jamais sur la situation du pays », a déclaré Béral Mbaikoubou.
Il a ajouté que les syndicats d’enseignants prennent la parole uniquement pour réclamer leurs primes et salaires. « Il y a une augmentation des prix des vivres au marché, on s’en fiche. Des crimes, on s’en fiche. Des élections truquées, on s’en fiche », a-t-il martelé. Pour lui, cette attitude d’indifférence que les enseignants chercheurs ont face aux problèmes socio-économiques et politiques du Tchad doit céder la place à une position ferme.