Un mois après la mort de Yaya Dillo, tué par les forces de l’ordre lors d’un raid au siège de son Parti le mercredi, 28 février 2024, aucune lumière n’a encore été faite sur les circonstances exactes de cet événement tragique. L’enquête de type international annoncée par le Gouvernement n’a toujours pas situé les responsabilités.
Selon le Gouvernement, le Président du PSF (Parti Socialiste sans Frontières) « n’a pas voulu se rendre et a tiré sur les forces de l’ordre ». Les autorités accusaient Yaya Dillo Djerou d’avoir mené, la veille, une attaque meurtrière contre les locaux des services de renseignement, ce que ce dernier avait formellement démenti. Il a aussi été accusé d’avoir fomenté une « tentative d’assassinat » du Président de la Cour Suprême de justice.
Ses partisans dénoncent, quant à eux, un assassinat politique à l’approche de la présidentielle. Quelques jours après sa mort, le Gouvernement s’est engagé à mener une enquête de type international censée situer les responsabilités à tous les niveaux. « Il y a des photos, mais il y a un film, le film des événements », a déclaré le Premier Ministre, Succès Masra, en visite à Paris. Mais depuis l’adoption, le 18 mars 2024 au Palais de la Démocratie, de la proposition de résolution spéciale portant soutien au Président de Transition, pour le renforcement de l’autorité de l’État, la suite de l’enquête est floue.
Rappelons que Dillo a été tué trois ans jour pour jour après l’attaque de son domicile par les forces de sécurité, le 28 février 2021. Lors de cette attaque, sa mère âgée de 80 ans a été tuée et cinq membres de sa famille ont été blessés.