Face à la détérioration de la situation humanitaire dans l’est du Tchad, notamment en raison de l’afflux continu de réfugiés en provenance du Soudan, les Nations Unies ont renforcé leur soutien au pays. Le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) a alloué un total de 16 millions de dollars américains pour faire face aux multiples urgences humanitaires, nutritionnelles, sanitaires et climatiques qui frappent les régions frontalières.
Le 6 mars dernier, le Secrétaire adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence avait déjà débloqué 13,5 millions de dollars pour le Tchad, dont 12 millions destinés aux urgences humanitaires sous-financées de 2024 et 1,5 million pour soutenir des actions d’adaptation climatique.
Mais avec l’intensification des arrivées depuis le Soudan, une enveloppe supplémentaire de 2,5 millions de dollars a été allouée le 22 mai, portant le total à 16 millions. « Cette allocation représente un véritable soulagement à un moment où les financements internationaux connaissent une baisse drastique, alors même que la crise soudanaise impose un lourd fardeau à l’est du Tchad », a déclaré Dr François Batalingaya, Coordinateur humanitaire pour le Tchad.
Ce financement permettra à plusieurs agences onusiennes d’intervenir directement dans les provinces du Ouaddaï, du Wadi-Fira, du Lac, du Sila et de l’Ennedi-Est, en faveur des réfugiés soudanais et des communautés hôtes.
Au cours des cinq dernières semaines, plus de 47 000 réfugiés ont été enregistrés dans l’est du Tchad, portant le nombre total à 188 000 personnes rien que dans le Wadi-Fira, réparties entre des sites organisés et des installations spontanées. Dans l’Ennedi-Est, ce sont plus de 36 000 réfugiés qui s’ajoutent à une population déjà en détresse.
En parallèle, plus de 2,4 millions de personnes dans les zones d’accueil avaient déjà besoin d’une aide humanitaire avant même cette dernière vague d’arrivées. aLes dernières évaluations nutritionnelles font état d’environ 280 000 personnes en situation de malnutrition aiguë dans le Wadi-Fira et 60 000 dans l’Ennedi-Est. À cela s’ajoutent 477 000 personnes en insécurité alimentaire sévère dans les provinces de l’Est, selon le Cadre harmonisé de novembre 2024.
Cette mobilisation du CERF vient combler une partie des besoins urgents, alors que les acteurs humanitaires font face à un recul global des financements, rendant difficile la réponse à des crises de plus en plus interconnectées : déplacement forcé, changement climatique, insécurité alimentaire, pauvreté.