Dans un communiqué publié le lundi, 29 juillet 2024, la Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a condamné fermement les attaques « aveugles » contre un hôpital et un marché aux bestiaux à El Fasher, dans l’État du Darfour-Nord. Mme Nkweta-Salami a déclaré être profondément attristée par ces « horribles attaques » contre des civils et des infrastructures civiles.
« Les infrastructures civiles ne devraient jamais être une cible et sont protégées par le droit humanitaire international », a affirmé Nkweta-Salami dans le communiqué.
Selon les autorités locales soudanaises, rapporte l’ONU, au moins 97 civils auraient été tués ou blessés lors d’une attaque le 27 juillet contre un hôpital, des zones résidentielles et un marché aux bestiaux dans la ville d’El Fasher. L’incident aurait pris de nombreux civils par surprise car la ville avait connu un calme relatif pendant environ deux semaines, ce qui avait permis aux marchés de rouvrir et à de nombreuses familles de retrouver leurs moyens de subsistance.
Cette attaque à El Fasher intervient alors que le Soudan est confronté aux pires niveaux d’insécurité alimentaire aiguë de son histoire, avec plus de la moitié de sa population – 25,6 millions de personnes – en situation de faim aiguë.
Plus de 8,5 millions de personnes sont confrontées à des niveaux d’urgence de la faim, tandis que plus de 755.000 personnes sont dans des conditions catastrophiques dans le Grand Darfour, le Kordofan du Sud et du Nord, le Nil Bleu, Al Jazirah et Khartoum.
Selon les partenaires humanitaires, plus de 19.000 personnes ont été tuées et plus de 33.000 blessées depuis que le conflit a éclaté en avril 2023. Plus de 10 millions de personnes ont fui leur domicile dont plus de 5 millions d’enfants et plus de 2 millions de personnes sont passées dans les pays voisins.
Après ces attaques « aveugles » dans l’État du Darfour-Nord, les humanitaires de l’ONU rappellent que la reprise des moyens de subsistance et d’autres activités économiques, le libre accès de l’aide humanitaire et l’augmentation du financement de l’aide humanitaire sont « essentiels pour que le Soudan puisse éviter la menace imminente de la famine ».