Le conflit qui s’intensifie depuis 15 mois entre factions militaires rivales « a gravement entravé l’accès humanitaire et a plongé certaines parties du Darfour-Nord dans la famine, notamment dans le camp de personnes déplacées de Zamzam », a déclaré le Comité d’examen de la famine du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) dans son dernier rapport.
Ce comité, composé d’agences des Nations-Unies, de partenaires régionaux et d’organisations d’aide, classe l’insécurité alimentaire en cinq phases. La cinquième phase est la famine, avec au moins une personne ou un ménage sur cinq souffrant d’un manque extrême de nourriture et confronté à ce phénomène.
Le camp de Zamzam est situé à environ 12 kilomètres au sud d’El Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, et représente l’un des plus grands camps de déplacés internes au Soudan, avec une population en croissance rapide au cours des dernières semaines pour atteindre au moins 500.000 personnes. « L’ampleur des dégâts causés par l’escalade de la violence dans la ville d’El Fasher est profonde et déchirante », selon le rapport.
Des affrontements persistants, intenses et généralisés ont forcé de nombreux habitants à chercher refuge dans des camps de déplacés où ils sont confrontés à une dure réalité, indique le rapport. Les services de base sont rares ou inexistants, ce qui aggrave les difficultés du déplacement.
Les restrictions à l’accès humanitaire, notamment les obstacles intentionnels imposés par les parties prenantes au conflit, ont gravement limité la capacité des organisations humanitaires à intensifier efficacement leurs efforts de réponse.
Pour éviter ces projections, le rapport a recommandé, entre autres, que les parties belligérantes cessent immédiatement toute attaque contre les hôpitaux, les groupes d’aide et les infrastructures civiles. Elles sont également appelées à garantir des voies d’accès sans entrave vers et à l’intérieur des États du grand Darfour pour les acteurs humanitaires et commerciaux.