Quelque 50.000 personnes ont été déplacées par les affrontements dans le nord-est du Soudan du Sud entre les forces gouvernementales et des rebelles, qui font craindre un nouvel embrasement du pays, a-t-on appris mardi auprès des Nations unies.
« Les violences mettent encore plus en danger des communautés déjà vulnérables et obligent à suspendre les services vitaux », a dénoncé dans un communiqué Anita Kiki Gbeho, représentante spéciale adjointe de la mission onusienne au Soudan du Sud. Elle a exhorté « tous les acteurs à permettre aux humanitaires d’atteindre en toute sécurité ceux dans le besoin, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées ».
Depuis fin février, les violences dans le nord-est ont déplacé 50.000 personnes, dont 10.000 ont traversé la frontière vers l’Ethiopie, indique le Bureau onusien de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) au Soudan du Sud.
Le comté de Nasir, dans l’Etat du Haut-Nil, est depuis des semaines le théâtre de combats entre des forces loyales au président Salva Kiir et une « Armée blanche », un groupe armé réunissant des jeunes de l’ethnie nuer du vice-président Riek Machar. Le 4 mars, « environ 6.000 combattants de l’Armée blanche », sont parvenus à prendre dans cette région un camp de l’armée sud-soudanaise, selon l’Igad, un bloc d’Etats d’Afrique de l’Est.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le pays est en proie à des violences qui l’empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile qui a opposé le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar. Ce conflit avait fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, lorsqu’un accord de paix a été signé, texte désormais menacé par les nouveaux affrontements dans le nord-est.