Soudan : deux ans, deux généraux et un pays en ruine

Ph AFP

Le 15 avril 2023 à Khartoum les armes retentissent après plusieurs mois d’inimitiés entre les deux hommes forts de Khartoum : le général Abdulfatah Aburhan, président de la transition, président de la République et Mohamed Hamdan Daglo dit Himedti vice-président issu des Forces de Soutien Rapide (FSR). Deux ans après le déclenchement des affrontements, le bilan est sans précédent : des milliers de morts et des millions des réfugiés et déplacés.

Début avril 2023, le pire semble inévitable au Soudan tellement la rivalité entre les deux hommes forts de Khartoum (Alburhan et Himedti) est devenue grande et surtout publique. Il fallait attendre le 15 avril pour que les premiers coups de canon soient tirés lorsque les paramilitaires s’en sont pris au palais présidentiel. La suite est sans appel. Après plusieurs états de siège, le général Alburhan arriva à quitter Khartoum pour installer sa capitale au Port Soudan. L’ancienne capitale aux mains des FSR se vide de sa population

Cette guerre s’était déclenchée sur fond de tensions quant à l’intégration des FSR au sein de l’armée régulière et de lutte pour les ressources du pays. Ce qui n’a pas été du goût du général Hemedti, du moins dans un proche avenir. Pour lui, cette fusion doit être prolongée sur une longue période, d’une durée de dix ans.

Mais, les armes ont retenti ce qui provoquera « la pire crise humanitaire au monde après Gaza » selon les Nations Unies. Selon cette même source, cette guerre a fait 12,6 des réfugiés (29%) et déplacés (70%) en majorité des femmes et des enfants. Le bilan humain quant à lui s’élève à plus de 15.000 morts selon les chiffres de l’ONU. Deux ans plus tard, Khartoum a été repris par l’armée régulière après une grande offensive contre les FSR. Ces dernières avec quelques alliés tentent de former un gouvernement parallèle à celui de Port Soudan.

En deux ans, plusieurs tentatives de médiations ont également échoué. Dans une analyse faite par les confrères de RFI, il est mentionné que « ces médiations, trop souvent parallèles et non-coordonnées, reflètent à vrai dire les jeux d’influence régionaux à l’œuvre dans ce conflit ».

Alors que guerre se prolonge sans une fin probable à l’horizon, les civils en payent les lourdes tribus. Récemment, le camp de réfugiés de Zamzam dans le Darfour qui accueille 500.000 personnes est la cible d’attaques des FSR.

Deux après, les deux généraux sont chacun sûr de sa victoire prochaine rendant de ce fait les médiations difficiles, voire impossible. Entre temps, le pays continue dans sa ruine et sa descente aux enfers.

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