Ce 13 août 2024, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a exhorté la communauté internationale à augmenter le financement des agences humanitaires en réponse à la plus grande crise de déplacement au monde au Soudan. Elle n’a pas manqué d’avertir que l’inaction pourrait coûter la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes dans ce pays du Nord-Est de l’Afrique.
L’OIM a déclaré n’avoir reçu que 20 % des 317 millions de dollars de son Plan de réponse visant à apporter une aide cruciale aux Soudanais qui, déjà éprouvés par les conflits, sont désormais confrontés à la faim, aux maladies et aux inondations. « La communauté internationale n’en fait pas assez », a martelé Mohamed Refaat, Chef de mission de l’OIM au Soudan, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
« Sans action globale immédiate, massive, et coordonnée, nous risquons d’être témoins de la mort, évitable, de dizaines de milliers de personnes dans les mois à venir », a-t-il ajouté. Il a également indiqué qu’environ une personne sur cinq a été déplacée au Soudan, avec 10,7 millions de personnes déplacées internes et 2,3 millions ayant fui au-delà des frontières.
Sur le terrain, les services de base, notamment la santé, l’eau, l’assainissement et les services de protection spécialisés, sont en train de s’effondrer. Les restrictions d’accès à l’aide humanitaire ont sévèrement limité la capacité des organisations d’aide à intensifier leur action et à sauver des vies, en particulier pendant la saison des pluies.
« Ces conditions désastreuses persisteront et s’aggraveront si le conflit et les restrictions d’accès à l’aide humanitaire se poursuivent », a insisté Refaat, soulignant que la famine et les inondations sont venues s’ajouter à une longue liste de défis auxquels sont confrontés des millions d’habitants de ce pays ravagé par la guerre.
« Le peuple soudanais est confronté à une crise après l’autre, sans qu’aucune fin ne soit en vue. Chaque jour – et il semble que ce soit presque chaque heure – la situation au Soudan s’aggrave (…). Nous avons tiré la sonnette d’alarme en avril, avertissant que le Soudan était au bord de la catastrophe. Ce point de rupture a maintenant été dépassé », a-t-il affirmé.