Au moins 15 civils, selon une source médicale, ont été tués jeudi, 10 avril 2025 dans un bombardement des paramilitaires sur un camp de déplacés au Darfour, dans l’ouest du Soudan, où les combats font rage à proximité de la ville d’El-Facher toujours aux mains de l’armée.
Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui contrôlent la plus grande partie du Darfour et assiègent la ville, ont annoncé jeudi avoir pris le contrôle d’Um Kadadah, une ville située sur la route menant à El-Facher, distante d’environ 180 kilomètres. Les FSR, en guerre contre l’armée depuis le 15 avril 2023, assiègent depuis mai 2024 El-Facher, une ville d’environ deux millions d’habitants et capitale de l’Etat du Darfour-Nord, qui est la seule capitale provinciale de cette région encore tenue par l’armée.
Le camp d’Abou Chouk, l’un des trois grands camps de déplacés proches d’Al-Facher, « a été bombardé par les FSR avec des canons de 120 mm et 82 mm », qui ont atteint l’intérieur du camp et un marché, « faisant plus de 15 morts et 25 blessés », a déclaré dans un communiqué un groupe de bénévoles. Une source médicale a confirmé à l’AFP le bilan de 15 morts.
La guerre pour le contrôle du pouvoir a éclaté il y a deux ans entre l’armée, commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d’Etat en 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR. Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions d’habitants et provoqué une catastrophe humanitaire, a également déchiré le pays.
L’armée contrôle à présent le nord et l’est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, frontalière du Tchad.