Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, a retrouvé dimanche, 26 janvier 2025, son quartier général à Khartoum, qu’il avait dû abandonner en août 2023 à ses rivaux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Ce retour intervient deux jours après une attaque sanglante de drone contre le principal hôpital d’El-Facher, la capitale du Darfour-nord, dans l’ouest, assiégée par les FSR, qui a suscité l’indignation des Nations unies et de l’Arabie Saoudite qui finance cet établissement.
« Nos forces sont au meilleur de leur forme », a déclaré le général Burhane dans le quartier général, selon une vidéo diffusée par l’armée. Il a ajouté que les FSR de son rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, étaient « condamnées à disparaître ».
La reconquête du QG est la plus grande victoire de l’armée dans la capitale depuis la reprise d’Omdurman, ville jumelle de Khartoum sur la rive ouest du Nil, il y a près d’un an. L’armée soudanaise contrôle, selon des témoins, la majeure partie de Bahri (Khartoum-Nord), ainsi que le nord et centre d’Omdurman. Dans le sud de Khartoum, elle tient aussi la base du Corps blindé.
Au début du conflit, l’armée avait perdu Khartoum et Omdurman. Encerclé dans son quartier général, le général Burhane s’était échappé en hélicoptère en août 2023 pour Port-Soudan, devenu la capitale de facto du pays.
Dans un communiqué vendredi, l’armée avait déclaré avoir fait la jonction entre ses troupes à Khartoum-Nord et Omdurman et celles à proximité du quartier général. L’armée avait ajouté avoir « expulsé » les FSR de la raffinerie de Jaili, au nord de la capitale, la plus grande du pays, dont les paramilitaires revendiquaient le contrôle depuis le début de la guerre.
Le conflit, déclenché en avril 2023, a tué des dizaines de milliers de personnes et déraciné plus de 12 millions d’habitants au Soudan, où la famine sévit dans certaines régions. Le pape François a déploré dimanche que le pays soit le théâtre de « la plus grave crise humanitaire au monde ». Il a appelé à la fin des hostilités et la communauté internationale à fournir de l’aide humanitaire et « aider les belligérants à trouver rapidement le chemin de la paix ».