Le choléra a fait 70 morts en deux jours à Khartoum, a annoncé jeudi, 29 mai 2025 le ministère de la Santé soudanais, qui jongle avec un effondrement des services médicaux, dans un pays déchiré par la guerre et en proie à la « pire crise humanitaire au monde ». Dans un communiqué, le ministère soudanais comptabilise 942 nouvelles infections et 25 morts pour la journée de mercredi, après 1.177 nouveaux cas et 45 morts mardi.
Mardi, le ministère de la Santé avait déjà signalé une forte recrudescence du choléra, avec 2.729 cas et 172 décès enregistrés en une semaine, l’Etat de Khartoum (qui englobe la capitale Khartoum et plusieurs régions environnantes) concentrant 90% des nouvelles infections.
Les autorités estiment néanmoins que 89% des patients, placés à l’isolement, sont en cours de rétablissement, tout en s’inquiétant du manque d’accès à de l’eau propre qui favorise l’épidémie.
Quelque 3 millions de personnes ont fui l’Etat de Khartoum, mais plus de 34.000 sont revenues cette année au gré des victoires de l’armée sur le champ de bataille, selon des chiffres de l’ONU. Elles découvrent alors un environnement de bâtiments détruits, sans aucun accès à de l’eau potable.
Selon l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, plus d’un million d’enfants sont à risque de contracter le choléra dans diverses zones de l’Etat de Khartoum. Ce seul Etat a enregistré depuis le début de l’année plus de 7.700 cas, dont 1.000 enfants de moins de cinq ans, et 185 morts.