Les chefs d’Etat africains se réunissent ce week-end à Addis-Abeba pour le sommet annuel de l’Union africaine (UA) qui désignera un nouveau président de sa Commission, en pleine escalade du conflit en République démocratique du Congo (RDC).
Dans l’est de la RDC, le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a pris fin janvier le contrôle de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, avant de progresser dans la région voisine du Sud-Kivu. En face, l’armée congolaise est notamment soutenue par des troupes sud-africaines et burundaises. Cette crise s’ajoute à une longue liste de défis à relever pour l’UA, une organisation représentant les près de 1,5 milliard d’Africains, siégeant à Addis-Abeba et régulièrement critiquée pour son manque d’efficacité et ses prises de position timorées.
Depuis la récente intensification du conflit, et alors que Kinshasa réclame en vain des sanctions internationales contre Kigali, les appels de la communauté internationale à une désescalade et à un cessez-le-feu se sont multipliés, certains pays et l’ONU demandant également le retrait des troupes rwandaises de l’est de la RDC. L’UA a, elle aussi, demandé l’arrêt des combats, mais sans mentionner le Rwanda.
A l’issue du sommet, un nouveau président de la Commission de l’UA sera désigné pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat, qui a atteint la limite des deux mandats pour ce rôle exécutif.
Trois candidats se disputent le poste tournant de plus haut représentant de l’organisation panafricaine, réservé cette fois à un représentant de l’Afrique de l’Est : le ministre des Affaires étrangères djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, le vétéran de l’opposition kényane Raila Odinga et l’ancien ministre des Affaires étrangères malgaches Richard Randriamandrato.
L’élection se fait à la majorité des deux tiers des Etats membres ayant le droit de vote, ce qui exclu six pays actuellement suspendus à la suite de coups d’Etat, comme le Gabon, le Mali ou le Niger.