En signant le protocole d’accord le 2 février 2022, à Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, les communautés Ouaddaïennes, regroupées sous l’égide du comité islamique, des chefs de canton, des cheikhs de différentes communautés et des comités des jeunes, s’engagent à mettre fin aux provocations, au trouble à l’ordre public, à compter de la signature du document. Elles s’engagent en outre à dénoncer tout acte de violence et à remettre aux forces de l’ordre l’ensemble des armes de guerre qu’elles détiennent. Pour sa part, le gouvernement prend la ferme résolution d’aider les deux communautés à un règlement par la voie judiciaire des conflits éventuels. « Il est demandé aux autorités administratives, militaires, civiles et les leaders politiques de s’abstenir de toute forme d’ingérence dans les attributions qui relèvent de la compétence des autorités traditionnelles. Le gouvernement veillera à ce que cesse tout appui aux dissidents des chefferies traditionnelles », clarifient les termes de l’accord. Les deux communautés s’engagent à collaborer étroitement avec les forces de l’ordre et à prôner la cohabitation pacifique. Elles promettent dénoncer toute personne suspecte ou détenant des armes et à identifier à mettre à la disposition des forces de l’ordre, tout fauteur de trouble et à éviter les affrontements physiques avec les forces de l’ordre ou toute autre entité relevant de l’ordre public. Les communautés arabes et ouaddaïennes s’engagent à éviter les gestes et propos incitant à la haine tribale et à la division.
Toute violation du présent protocole d’accord expose les auteurs aux sanctions prévues par les lois et règlements en vigueur. « Le présent accord, rédigé en arabe et en français, marque la profonde volonté des parties à cohabiter et à vivre ensemble. Il a force et l’autorité de la chose jugée en dernier ressort, dès sa signature. Il ne peut être révoqué ni pour cause de liaisons ou d’erreurs ni pour vice de consentement », stipule l’accord.
Les difficultés nées à l’occasion de l’exécution des termes du présent protocole sont soumises à l’appréciation du président du tribunal de grande Instance de ladite province. « En cas de désaccord, les juridictions tchadiennes compétentes statueront chacune en ce qui les concerne sur le mérite de la demande respective de chacune des parties », indique l’accord.
D’après le gouvernement, les malheureux événements survenus les 24 et 25 janvier dernier à Abéché, ont causé la mort de 14 personnes et plus d’une soixantaine de blessés. Le gouvernement du Tchad dans sa volonté d’établir une paix durable accueille favorablement cette volonté exprimée par les parties.