Lecture, jeux de cache-cache, football, danse au clair de la lune, vélo sont là quelques distractions auxquelles s’adonnaient les jeunes autrefois. Aujourd’hui, les habitudes ne sont pas les mêmes avec l’évolution de la société, surtout avec l’avènement des réseaux sociaux. À chaque carrefour, mais aussi dans certaines familles, les discussions amicales et fraternelles ont laissé place à la connexion sur internet.
Tête baissée, téléphone à la main et quelques fois écouteurs aux oreilles, scroller les pages Facebook, Twitter, TikTok et bien d’autres est devenu l’un des principaux divertissements des jeunes. « Pour avoir réussi au Brevet de l’Enseignement Fondamental (BEF), ma fille a demandé à son père de lui offrir un téléphone portable », s’exprime dame Gracia, choquée par les propos de sa fille adolescente.
Mus par le désir de se faire une identité sociale, s’approprier un téléphone portable Android et disposer d’un compte sur les réseaux sociaux est devenu une tendance à laquelle chaque jeune voudrait s’y reconnaître. Comme pourrait en témoigner la majorité des utilisateurs, les plateformes sociales se présentent comme des cadres de distraction. « J’avoue que je passe une bonne partie de ma journée sur TikTok, et ce, parce que je m’ennuie donc je me distrais en regardant les vidéos », justifie Reine qu’on vient de faire sortir de sa chambre. Bien que l’avis soit partagé par certains parents, d’autres pensent que l’accès aux réseaux sociaux numériques devrait être restreint, voire interdit aux adolescents. À ce propos, il faut noter que la plupart des réseaux sociaux numériques exigent une tranche d’âge pour s’y inscrire. Il existe néanmoins des plateformes dédiées aux plus jeunes.
Influence des réseaux sociaux sur la productivité des jeunes
Dans un contexte pédagogique, les réseaux sociaux pourraient affecter négativement le processus d’apprentissage des élèves, surtout lorsqu’ils sont utilisés sans encadrement. Pour Kidwé Toussaint, enseignant dans un établissement de la place, les réseaux sociaux réduisent le temps que les enfants peuvent consacrer aux activités essentielles telles que la lecture ou l’apprentissage, les discussions entre camarades ou avec les membres de la famille. Il dit, « les jeunes générations sont déconnectées du monde réel en faveur du monde virtuel ».
Comme Kidwé Toussaint, y en a qui estiment que la responsabilité incombe aux parents : « il ne faut pas acheter un téléphone portable à un enfant juste pour le lui acheter. Il faut être capable d’assurer un suivi de ce qu’il en fait », confie un autre éducateur.
La fièvre des médias sociaux ne s’observe pas seulement chez la population n’djamenoise. Ils ne sont plus une case pour les initiés. Bien d’autres grandes villes du pays sont au parfum de la révolution numérique.