Dans l’optique d’atténuer le manque de monnaies dans les opérations financières et commerciales au sein de la zone CEMAC, les nouvelles pièces ont été mises en place ce début d’avril 2025. A N’Djamena, l’échange de ces pièces pose un problème.
L’apparition de ces monnaies à N’Djamena a provoqué une vague de méfiance parmi les commerçants et les clients. Accusées à tort d’être des fausses, ces nouvelles pièces peinent à s’imposer dans les échanges quotidiens, engendrant des tensions économiques et sociales.
Les marchés de Dembé, Moursal, Chagoua et central sont devenus le théâtre de conflits. Halima, une cliente, raconte qu’elle a refusé de prendre la nouvelle pièce de 100 FCFA avec le commerçant, elle pensait que c’est une fausse. « J’ai acheté des articles, le vendeur m’a donné mon reliquat et j’ai vu que c’est une pièce étrange, j’ai refusé. Je lui ai dit de me donner l’ancienne monnaie », explique-t-elle.
Il y a aussi des commerçants qui rejettent ces nouvelles pièces mises en circulation par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), soupçonnées d’être contrefaites. Mahamat, un boucher au marché central, affirme qu’il reçoit ces pièces, mais il ne les prend pas. Il préfère perdre un client que prendre des risques d’accepter ces pièces, car il ne croit pas qu’elles sont vraies. « Je préfère perdre un client que d’accepter cette fausse pièce ! », s’exclame-t-il.
Les usagers des transports en commun sont également touchés. Les receveurs de cars et taxis refusent parfois la nouvelle monnaie, obligeant les usagers à chercher désespérément des pièces « anciennes » pour payer leur trajet.
Pour restaurer la confiance, plusieurs solutions peuvent être envisagées. D’abord, les autorités financières doivent intensifier la communication autour de la nouvelle monnaie. Une campagne nationale d’information, à travers radios, télévisions, réseaux sociaux et affichages publics, pourrait sensibiliser la population sur l’authenticité et la validité des nouvelles pièces. Les responsables de quartiers et les leaders communautaires peuvent jouer un rôle de relais essentiel dans cette sensibilisation.
Pour que la monnaie joue pleinement son rôle d’outil d’échange et de stabilité, elle doit d’abord être acceptée par tous.
Marie-Claire Tari Koumninga