Société : Les ingénieurs civils courent derrière leur notoriété

« L’ingénierie civile appartient aux ingénieurs civils. Laissez-nous notre métier ». En célébrant le premier anniversaire de l’Ordre National des Ingénieurs Civils du Tchad (ONIC-T), ce samedi 15 janvier 2022, à l’Ecole Nationale d’Administration, les ingénieurs civils tchadiens sont vent debout contre « les usurpateurs » de leur métier. Il ressort qu’il est de notoriété publique dans notre pays que les édifices publics, flambant neuf, se fissurent avant leurs réceptions. De même, les infrastructures routières et hydrauliques se dégradent avant leurs premiers anniversaires. Le dysfonctionnement des voiries urbaines est également flagrant. « Et pourtant tous ces travaux sont censés avoir été réalisés sous la supervision des ingénieurs et autres bureaux de contrôle ou procédés à des études techniques préalables », insiste le président de l’ONIC-T, M. Zoumki Ouzané. Pour venir à bout de ses « mauvaises pratiques », l’ingénieur civil appelle à l’union sacré. « La conscience professionnelle et le respect de la déontologie nous imposent une prise de conscience et une mobilisation pour plus de synergies dans l’unité de cœur afin de donner un sens à notre organisation. Sinon l’ONIC-T sera une mort née », prévient-il. M. Zoumki Ouzané promet que son organisation veillera à ce que dorénavant, la réalisation de tout nouvel ouvrage en République du Tchad se fera suivant les normes techniques de sécurité en vigueur, de confort et selon les règles de l’art.

A cet effet, les procédures de passation des marchés publics notamment la rédaction des avis à manifestation d’intérêt, des demandes de propositions, des appels d’offres (nationaux et/ou internationaux) ainsi que les attributions des marchés dits dérogations spéciales, devenues les nouvelles formes de contourner les compétences de recrutement des consultants individuels en ingénierie civile, doivent intégrer le rôle et l’implication de l’ONIC-T. « Faute de quoi, les qualités douteuses et médiocres des ouvrages persisteront », prévient-il. Le représentant du ministère des Affaires foncières, du Développement de l’Habitat et de l’urbanisme, Allaïnan Possey pointe du doigt le vide juridique. Pour lui, l’absence des textes juridiques spécifiques ont favorisé l’immixtion des particuliers qui construisent à la place des vrais ingénieurs. « A l’absence de cadre réglementaire, on doit faire de professionnalisme. Il va falloir que les ingénieurs contribuent objectivement à l’aboutissement des textes devant régir la profession », oriente-t-il. 

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