Dans les rues de N’Djamena, les couturiers ambulants s’imposent comme des figures incontournables. Avec leur machine à coudre mobile et leur savoir-faire, ils répondent aux besoins vestimentaires de tous, contribuant ainsi à la vie économique et sociale du pays.
Le rôle des couturiers ambulants est d’aller au plus près des clients afin de leur offrir des services de couture sur mesure ou des réparations rapides. Armés de leur machine à coudre, d’un tabouret pliant et d’une boîte à outils, ils se déplacent de quartier en quartier pour offrir des services à la fois pratiques et économiques et fournir des solutions accessibles et flexibles tout en maintenant un métier ancestral vivant.
Les clients évoquent plusieurs raisons qui les poussent à préférer le service de ces couturiers. Il s’agit, entre autres, de l’accessibilité économique, la flexibilité géographique et l’adaptation aux besoins locaux. Selon eux, ces tailleurs proposent leurs services à des prix compétitifs, rendant la couture accessible même aux ménages modestes. « Ils réparent les vêtements à moindre coût. J’ai donné 5 habits usés de mon enfant pour coudre les parties déchirées et le tailleur a pris seulement 500f. Et c’était chez moi », explique Soumaïne, un client satisfait.
Aussi, les couturiers ambulants ne se contentent pas de réparer les vêtements. Ils créent également des habits sur mesure pour des occasions spéciales. Claudia, une jeune citoyenne, indique que pour les vêtements uniformes de mariage ou dot, elle fait toujours recours aux tailleurs ambulants. « Avec ces tailleurs, il n’y a pas de casse-tête, l’histoire de faux rendez-vous avec les tailleurs dans les ateliers. Ils peuvent coudre une tenue de cérémonie en une seule journée. À deux jours d’une cérémonie, je reste devant la porte et j’appelle un tailleur, je lui donne le modèle et il le confectionne très bien», se réjouit-elle.
Ces couturiers, quant à eux, trouvent dans ce métier un moyen de joindre les deux bouts. C’est le cas de Mahamat, un tailleur ambulant dans le quartier Chagoua, qui souligne qu’il peut réparer une dizaine de vêtements, ajuster un boubou pour un client pressé et prendre des commandes pour des uniformes scolaires en une journée. « Je travaille partout, même sous un arbre. Je peux coudre 8 à 10 habits et prendre d’autres commandes pour les tenues scolaires. Tant que j’ai ma machine, je peux gagner ma vie », confie-t-il avec le sourire.
Les couturiers ambulants, par leur mobilité et leur adaptabilité, contribuent au dynamisme économique et social du Tchad. Dans un pays où les besoins vestimentaires évoluent au rythme des réalités économiques, leur métier demeure indispensable. Soutenir ces artisans, c’est préserver l’identité tchadienne tout en valorisant un métier qui relie tradition et modernité.
Marie-Claire Tari Koumninga