Les conflits entre agriculteurs et éleveurs au Tchad en général et dans la zone méridionale en particulier sont devenus très fréquents ces dernières années. Ces affrontements qui, dans la plupart des cas trouvent leurs origines dans la gestion des ressources naturelles et de l’espace, ne laissent personne indifférent tant les dégâts sont impressionnants.
Dans un monde où les conflits ethniques, religieux et culturels font trop souvent la Une des journaux, la tolérance apparaît comme un pilier essentiel au maintien de la paix et de la stabilité. Selon l’UNESCO, environ 70 % des conflits dans le monde ont une dimension culturelle, soulignant l’importance cruciale de la tolérance dans la résolution des tensions
En effet, en ce qui concerne la gestion des conflits agriculteurs et éleveurs au Tchad, les éleveurs, dont certains se sont sédentarisés en devenant des agro-pasteurs, ont légitimement le droit d’exercer leurs activités. Ils sont néanmoins tenus au respect d’un certain nombre de codes sociétaux et sociaux qui impliquent le dialogue, le respect de l’autre, l’altérité, la tolérance, le pardon et l’amour du prochain. En même temps, l’État doit être digeste, pragmatique en accordant aux agriculteurs, qui vivent dans leur chair les affres des ravages de leurs champs, le droit de sécuriser leurs exploitations.
Par ailleurs, les conséquences de l’intolérance sont profondes et multiples. D’une part, les discriminations et les violences basées sur l’ethnicité, la religion ou la culture engendrent des souffrances humaines incommensurables. D’autre part, elles freinent le développement économique et social. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), les pays avec une forte diversité ethnique, mais faible tolérance voient leur croissance économique ralentir significativement.