La Journée Mondiale de la Santé Mentale, célébrée chaque année le 10 octobre, a pour objectif de sensibiliser le monde sur les problèmes qui y sont liés. Au Tchad, le cas des personnes souffrant de troubles mentaux, en toute liberté dans les villes, devient de plus en plus préoccupant.
La santé mentale, qui se définit par un état de bien-être indispensable pour se sentir en bonne santé, a perdu sa place dans les programmes de santé publique au Tchad. Le Gouvernement et les autorités en charge des questions sanitaires ne font pas cas de ce mal « invisible » qui tue à petit feu.
Quand ils n’errent pas nus dans les rues dans l’indifférence générale, ils sont enfermés dans une chambre noire, enchaînés aux barreaux d’un lit ou dans une arrière-cour. Ils sont aussi souvent abandonnés chez des sorciers qui s’offrent le plaisir de les bastonner et les affamer, ou confiés à des pasteurs et prophètes d’églises de réveil, moyennant quelques offrandes. Les malades mentaux font honte ou peur, alors leurs familles les cachent.
Comme l’a indiqué l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « Il n’y a pas de santé sans santé mentale ». Mais au Tchad, c’est tout à fait le contraire. Ne se définissant pas seulement par l’absence de trouble mental ou psychologique, la santé mentale fluctue en permanence parce qu’elle dépend de nombreux facteurs. Dans nos hôpitaux, le patient qui veut en parler à un médecin psychologue est traité d’étranger, de drogué ou encore de « fruit de la bourgeoisie ».
Pourtant, il est possible d’agir, car la santé mentale n’est pas un état figé. Elle est une recherche permanente d’un état d’équilibre psychique, propre à chaque personne, selon ses conditions de vie et les événements qu’elle vit ou qu’elle a eu à vivre. Par ailleurs, le Gouvernement doit penser à un programme sur la santé mentale et chercher des spécialistes de la question pour renforcer la formation des médecins tchadiens.