De nombreuses femmes refusent de prendre les méthodes contraceptives à cause des rumeurs qui disent que ces méthodes sont dangereuses pour la santé. La cheffe de division clinique à l’Association tchadienne pour le bien-être social (ASTBEF), Zara Ali Langolo, donne des éclaircissements sur ce sujet.
La contraception est l’ensemble des méthodes qui permettent d’éviter de manière temporaire et réversible la survenue d’une grossesse. Il en existe différents types avec les avantages et inconvénients, énumère la cheffe de division de l’Astbef. Zara Ali Langolo souligne que la contraception hormonale est un moyen qui utilise des hormones très proches de celles produites par les ovaires (œstrogènes et progestérone).
Il y a plusieurs types de contraceptions hormonales selon la composition et la voie d’administration, à savoir orale, injectable, locale (implants), transdermique et trans-vaginale. En ce qui concerne les avantages, la cheffe de division, Zara Ali Langolo explique que les méthodes orales combinées régularisent le cycle menstruel, diminuent le flux et les crampes menstruelles, traitent les kystes fonctionnels des ovaires.
Les méthodes à progestérone seules sont efficaces de 90 à 100%, discrètes, réversibles, longue durée d’action pour les implants, courte durée pour les voies injectables, explique Zara Ali Langolo, cheffe de division clinique à l’Astbef. « Ces méthodes n’affectent pas l’allaitement et le retour immédiat de la fécondité pour les implants, pas d’effet lié à l’œstrogène, n’interfèrent pas avec les rapports sexuels, préviennent l’anémie chez certaines femmes (aménorrhée, diminution du flux menstruel) et enfin, diminuent le risque des maladies inflammatoires pelviennes », informe-t-elle.
Zara Ali Langolo d’ajouter que les dispositifs intra-utérin (DIU) sont très efficaces, ont une longue durée (12 ans) et peuvent être insérés dans le post-partum et le post-abortum. Ils ont peu d’effets secondaires, n’ont pas de contrainte d’observance et peuvent être retirés à tout moment et le retour de la fécondité après le retrait est discret.
Bien que les avantages soient énormes, les inconvénients n’en manquent pas. Ils sont, entre autres, la prise de poids, les nausées, les céphalées, la nervosité, le retard au retour à la fécondité (pour les méthodes injectables 6 à 9 mois). Il y a aussi le manque de personnel formé, de la procédure chirurgicale et du suivi médical. « Il nécessite un personnel formé, une petite procédure chirurgicale pour l’insertion et le retrait. Il faut aussi un suivi médical. Ces méthodes ne protègent pas contre les IST/SIDA, à part le préservatif qui est l’une des méthodes barrières », affirme Zara Ali Langolo.
Zara Ali Langolo informe qu’il est conseillé aux jeunes filles qui n’ont pas encore d’enfants de prendre la contraception, car cela n’aura pas de conséquences néfastes sur leur santé. Toute femme, peu importe l’âge, pourra en prendre. De même, celles qui ont déjà un ou deux enfants et qui en prennent peuvent arrêter si elles décident de concevoir. « Ces méthodes n’ont pas de risques. La femme peut prendre et laisser au moment où elle veut de nouveau tomber enceinte. Cela n’interfère pas sur le fœtus », conclut-elle.
Marie-Claire Tari Koumninga