Le 6 mai 2024, les tchadiens seront appelés aux urnes pour élire le président de la République afin de mettre fin à la transition. Mais déjà, le Conseil constitutionnel a enregistré un nombre important de candidats, parmi lesquels le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno et son premier ministre, Masra Succès. Ces deux candidatures ont fait couler beaucoup d’encre dans les journaux de la place. C’est la revue de presse.
La présidentielle de mai 2024 est partie pour un grand nombre de candidats. La présidentielle la plus compétitive reste celle de 1996 qui a vu la participation de 15 candidats et fut remportée, au second tour, par Idriss Deby face à Kamougué, nous rappelle l’hebdomadaire N’DjaménaHebdo. Pour le journal, il susurre que le copilotage entre Midi et Masra pourrait aller au-delà de la présidentielle, qu’en cas de victoire du premier, le second conserverait la primature ou hériterait du perchoir de l’assemblée après la tenue des législatives. « Ce serait l’une des clauses secrètes de l’accord de Kinshasa entre les deux hommes », ajoute le journal.
Mais N’Djaména Hebdo va un peu loin pour dire que la candidature de Masra Succès « est une caution parfaite et toute trouvée, pour crédibiliser cette mascarade de présidentielle dépourvue des règles du jeu démocratique qui pourraient garantir la transparence, la crédibilité d’une élection digne de ce nom ».
L’Observateur pour sa part pense qu’avec le dépôt de candidature de Masra Succès, ce dernier va démissionner pour pouvoir se consacrer à la campagne pour la conquête de la magistrature suprême, si sa candidature est retenue. Cependant, si cette démission arrive à se concrétiser, estime L’Obs, les Tchadiens se demandent si le copilotage prend fin après 72 jours passés aux côtés du pilote principal, Mahamat Kaka ? « En tout cas, le signal est donné et tous les ingrédients sont réunis pour assister à une présidentielle de haute couleur », martèle l’hebdomadaire.
Pour Le Visionnaire, la candidature du président de transition Mahamat Idriss Deby Itno et celle de son premier ministre, Masra Succès, sont une nouveauté de trop où les deux premiers dirigeants de l’exécutif du pays sont à la fois concurrents à l’élection présidentielle. Ce qui fait dire au constitutionnaliste et enseignant chercheur, le Pr Ahmat Mahamat Hassan, que les Tchadiens assistent pour la première fois de leur histoire à une comédie électorale, lors de l’entretien accordé à une presse internationale.
« Masra s’emploie à jouer le rôle le plus funeste de l’histoire politique du Tchad en accompagnant élégament son frère Kaka pour un sacre immérité », peut-on lire dans les lignes de l’hebdomadaire Abba Garde. Selon le journal, Masra Succès a activement contribué à semer des épines que sont l’Ange, le Conseil constitutionnel, la décoration de nouveaux généraux parmi lesquels les acteurs du 20 octobre 2022. Le journal de Moussaye Avenir De la Tchiret de conclure qu’il n’y a plus rien à attendre de Masra en termes de grande envergure, du moment où il est conscient que le fichier électoral est « cruellement non fiable ».