L’année 2024 a vu ses derniers instants passés. Les regards sont tournés vers la nouvelle année. Mais il convient, pour le Tchad, de regarder en arrière et se demander si nous avons pu avancer. Le plan culturel, précisément le domaine de la littérature, le pays de Toumaï semble refuser d’avancer.
Courant cette année, la littérature nationale a essayé de se cristalliser, de bouger par des productions des jeunes et des grands écrivains tel que Mahamat Saleh Haroun. Elle a fait également parlé d’elle par le Festival International le Souffle de l’Harmattan, dont le promoteur est Mbernodji Sosthène, journaliste, écrivain tchadien et président de l’Association des écrivains tchadiens. Du côté du ministère tchadien de la culture, la littérature tchadienne n’a bénéficié que du Mois du Livre et de la Lecture. Un mois que les amoureux de la littérature n’ont pas senti pleinement à cause de la décentralisation des activités. Des grands prix de la littérature tchadienne ont été décerné. Toutefois, les critiques ont senti qu’il n’y avait pas eu de compétition absolument littéraire.
La production de ces dernières années dont 2024, surtout jeune, doit enseigner le fait d’être écrivain. L’auteur n’écrit pas seulement pour divertir, mais pour provoquer une réflexion, éveiller les consciences et susciter le changement. Son engagement en faveur des causes sociales est indéniable. Ainsi, ses livres doivent être des témoignages puissants des défis sociaux auxquels les citoyens sont confrontés. En s’attaquant à ces sujets de manière directe et poignante, il réussit à sensibiliser son public tout en offrant des perspectives nouvelles et éclairantes. Le tout, en créant une écriture qui fait office de la littérarité, de l’esthétique .
Les critiques littéraires tchadiens, par ailleurs écrivains, ont dans cette lancée, plusieurs fois, alerté la jeune génération de sa volonté d’écrire être appelé « écrivain et apparaître du côté des amoureux de l’écriture », d’un côté. De l’autre, les éditeurs laissent paraître des livres que beaucoup de critiques refusent de nommer œuvres littéraires. Du côté des lecteurs, ils refusent de les lire ou du moins mettent au centre l’inaccessibilité des écritures nationales. Le souci de l’année 2024 ne se différencie pas des celles antérieures. « Le gouvernement ne s’intéresse pas au culturel, au littéraire », entend-t-on ça et là.
Du côté des établissements scolaires, des universités, aucune politique de lecture publique n’a encore été envisagée. Les maisons d’édition sont rares, les bibliothèques restent toujours un grand luxe dans la capitale et plusieurs autres villes. Mais, il convient de préciser que le projet d’élargissement du réseau des Centres de Lecture et d’Animation Culturel (Clac) a été étudié à la bibliothèque nationale. Cette dernière est la seule bibliothèque à promouvoir la littérature nationale, là aussi c’est le dépôt légal de l’auteur.
Pour la littérature tchadienne, cette année qui vient de s’achever n’a fait qu’augmenter le nombre de ses auteurs. Toutefois, il importe de souligner qu’il y’a une jeune génération qui fait un travail extrêmement remarquable et motivé. Des critiques littéraires comme ceux de l’Association Imp’Acte dont la plus grande réalisation est la publication du livre de « Titimé » ou « Contes du Tchad », Sadia Affono connue sous le nom de « La plume de Sadia » et l’association « La plume de Toumaï ».