La Chambre de commerce internationale de Paris a rendu, le 07 janvier, sa décision relative au dossier des actifs d’ExxonMobil opposant Savannah Energy contre le Gouvernement tchadien. Savannah remporte l’arbitrage, selon nos confrères d’Africa Intelligence.
Le tribunal autorise Savannah Energy à reprendre les opérations sur les gisements de Doba. Phillip Landolt, arbitre désigné par Savannah Energy, estime que la décision tchadienne du 14 décembre n’était pas légale et que tout différend entre les deux parties devrait être tranché à la CCI comme le contrat le prévoit.
Il faut rappeler que ce dossier est nouveau, après le départ peu apprécié d’ExxonMobil par le gouvernement du Tchad. Savannah Energy a décidé de reprendre les actifs d’ExxonMobile en opérant sur les gisements de Doba mais elle sera empêchée par le les autorités tchadiennes de Transition. De ce fait, il lui est aussi interdit de reprendre les actifs d’ExxonMobil sur le site de Doba après le départ de ce dernier. Les expatriés travaillant pour le compte de cette firme seront aussi sommés par les autorités de quitter le territoire tchadien.
C’est ainsi Savannah Energy a jugé propice de saisir fin décembre 2022, via une procédure d’urgence, la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris. Phillip Landolt du cabinet Landolt & Koch, a été désigné par Savannah Energy comme arbitre pour se prononcer sur la légalité d’une décision rendue le 14 décembre par la justice tchadienne. Savannah Energy serait reprochée par l’Etat tchadien d’avoir annoncé la reprise des parts d’ExonnMobil sans son accord et tenté de l’ l’empêcher d’opérer sur les sites de production.
D’après Africa Intelligence, ce scénario arbitral trouve sa source dans la tension extrême régnant actuellement à Komé, le site où travaillent les équipes opérationnelles de Savannah Energy depuis le départ des cadres d’ExxonMobil du pays, début décembre. Le 22 décembre, le ministre du pétrole, Djerassem Le Bemadjiel, s’était personnellement déplacé en jet privé à Komé afin de signifier aux expatriés de Savannah qu’ils disposaient de 48 heures pour quitter le territoire national. Les six étrangers, dont le directeur de la filiale, Nicolas de Blanpré, étaient repartis avec le ministre en direction de N’Djamena, avant de regagner l’Europe.