Des experts de l’ONU ont alerté le 04 juillet 2024 sur une « augmentation alarmante de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle » dans l’est de la République démocratique du Congo en raison des conflits et déplacements de population.
Dans un communiqué, ces experts indépendants, mandatés par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, expriment aussi leur « inquiétude quant à la fermeture » de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco). Celle-ci vient de quitter la province du Sud-Kivu et son retrait est également prévu du Nord-Kivu et de l’Ituri, les deux dernières provinces où elle opère encore, à une échéance non déterminée.
Les experts se disent « alarmés par les informations faisant état d’une traite généralisée des personnes, en particulier à des fins d’esclavage et d’exploitation sexuels, et d’une augmentation des mariages d’enfants et des mariages forcés ». Ces faits sont observés, disent-ils, « en raison du conflit et des déplacements de population dans l’est » de la RDC. Cette région est en proie depuis 30 ans aux violences de nombreux groupes armés, hérités pour beaucoup des conflits des années 1990-2000.
La crise s’est aggravée depuis deux ans et demi dans le Nord-Kivu, où l’avancée territoriale d’une rébellion soutenue par le Rwanda (le M23) a provoqué des déplacements massifs de population. Les experts disent avoir eu connaissance d' »au moins 531 victimes de violences sexuelles » liées aux conflits d’août 2023 à juin 2024 dans le Nord-Kivu, mais également le Sud-Kivu, l’Ituri, le Tanganyika et le Maniema.
« Les allégations qui nous ont été rapportées décrivent des femmes et des filles déplacées enlevées » à des fins de violence, exploitation ou esclavage sexuels, « alors qu’elles étaient à la recherche de nourriture ou de bois de chauffage, ou qu’elles participaient à des activités agricoles », précisent les experts.