Créée en 1948 sur une ordonnance prise par le premier président de la République du Tchad, feu Ngarta Tombalmbaye, la forêt communale de Moundou étendue sur une superficie initiale de 193 hectares est presque en voie de disparition (réduite aujourd’hui à moins de 100 hectares). Et ce, malgré la présence permanente des gardes forêts pour la préserver et l’installation d’un campement sur le côté droit, en allant vers Koutou.
Bien que la forêt de Koutou ne soit pas aussi célèbre que la forêt Amazonienne, il faut mentionner que la déforestation est un problème majeur dans de nombreuses régions du monde. D’entrée de jeu, la forêt communale est encadrée par des quartiers périphériques : Doumbeur 1, 2 et 3, Dohéri, 15 ans 1 et 2, Koro, Lac Taba, Koutou, Haute ville, Madagascar et d’autres quartiers qui naissent.
Les causes et conséquences de la destruction de cette riche faunique sont multiples. Plusieurs acteurs sont impliqués dans la lutte contre la disparition de la forêt communale de Moundou. Il s’agit de la Coordination des acteurs pour le reboisement de la forêt communale, la Radio Kar Uba, Observatoire Vert, les organisations de la société civile, le groupement des femmes, les leaders religieux, les briquetiers, les maraichers et les agriculteurs, les éleveurs, la délégation de l’environnement, etc.
Interrogé sur ce sujet, le Coordonnateur de l’Observatoire Vert, Mbaideyo Ngonsara Pascal, a mis l’accent sur les grands problèmes de la forêt communale, notamment la méconnaissance de l’importance de cette forêt par la communauté et les pouvoirs publics. « Au Tchad, près de 80% de la déforestation est causée par l’agriculture », a-t-il précisé.
Il y a également la défaillance des agents forestiers ; la complicité des Maires qui se sont succédés ; le pâturage ; la construction des écoles, des églises, d’un centre de formation en soins infirmiers et d’un abattoir Ndon Kia. La forêt est aussi, malheureusement, le lieu d’apprentissage de conduite automobile, un terrain de football, un gîte pour les voleurs, les prostitués et gangs.
Le constat révèle que la dégradation de la forêt communale contribue à environ 15% des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines. Sa disparition peut entrainer une dégradation des sols et une perturbation des cycles hydrauliques. C’est pourquoi il est essentiel de prendre des mesures pour préserver les forêts et minimiser les effets néfastes de la déforestation.