Dans la nuit du 9 au 10 mai, Mahamat Idriss Deby Itno a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 6 mai 2024 par l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE). Une victoire, selon les résultats provisoires, qui a occasionné un concert de tirs d’armes à feu dans la capitale ainsi dans certaines villes du pays.
Il est à peine 22 heures lorsque les résultats annoncés par l’ANGE donnent la victoire à Mahamat Idriss Deby. Pour célébrer cela, ses partisans ont fait un concert de tirs d’armes à feu. De par leurs bruits, on pouvait aisément deviner qu’il s’agissait d’armes de tous calibres. Une situation qui ne s’est pas déroulée sans conséquences. On dénombre une dizaine de morts et plusieurs blessés admis dans les différents hôpitaux de la capitale, selon certaines sources.
Parmi les victimes, il y a Khadidja qu’on surnommait affectueusement Kadi, mère de trois enfants, domiciliée au quartier Ridina, dans le 5ᵉ arrondissement de N’Djamena. Les premiers témoignages indiquent que « des éclats » sont tombés dans sa maison au moment où elle s’apprêtait à mettre ses enfants au lit. Kadi serait touchée ainsi que sa progéniture dont des jumelles. Si ces dernières sont « grièvement touchées » et admises à l’Hôpital Général de Référence Nationale, Kadi a passé de vie à trépas avant l’aube.
Pour le moment, l’on ignore la provenance de ces éclats ainsi que les responsables de ce tir fatal. Cette mort « par hasard », comme le qualifie certains N’Djamenois, a énormément attristé ses voisins et tout le quartier. Kadi, une jeune femme dans la vingtaine, meurt ainsi à cause des tirs de joie demeurés. Elle laisse derrière elle trois filles, l’aînée n’ayant pas encore 10 ans. Toutes admises à l’Hôpital, on ignore toujours leurs pronostics vitaux.
Pourtant, quelques heures avant la proclamation, le Ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration, Mahamat Charfadine Margui, a fait une sortie, interdisant « les tirs de joie ». Quelques minutes après, le Chef d’état-major a ordonné à l’armée de prendre les dispositions nécessaires pour éviter cela.
L’histoire s’est ainsi répétée, car ce scénario n’est pas nouveau au Tchad. En 2016, lors de la victoire au premier tour d’Idriss Deby Itno à l’élection présidentielle, les partisans avaient également célébré par une pluie de tirs d’armes à feu.